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oct 44 - nov 45

Histoire et mémoire

Charles de Gaulle, chef de la France libre en 1940, symbole de la Résistance extérieure, et à la tête du GPRF, agit sur plusieurs plans : à l’international en se rapprochant de l’URSS pour éviter la tutelle américaine et en France, en minimisant le poids des communistes et des étrangers. Le gouvernement provisoire et ses successeurs ne mentionnent pas non plus le rôle des soldats originaires du Maghreb ou des Antilles, ni celui des troupes coloniales de l’Afrique sub-saharienne dans l’armée de la France Libre.

Le pouvoir en place sous-évalue le régime pétainiste considéré comme une usurpation temporaire. Il présente la collaboration comme minoritaire et se livre à une épuration, limitée, à la Libération. La participation des fonctionnaires de l’État français à la répression, la spoliation, la persécution et la déportation est rapidement passée sous silence.

Le mythe d’une France résistante unie, entièrement opposée aux Allemands et au régime collaborationniste de Vichy, est développé par le Gouvernement provisoire qui s’approprie l’ensemble de l’épopée combattante. La réalité du passé collaborationniste du pays pendant l’Occupation n’est exhumée publiquement que bien plus tard.

 

En 1944-1945, le Parti communiste se présente comme le Parti des fusillés. Il a lutté contre l’occupant en relation avec les autres mouvements de Résistance. Pour assurer la cohésion du pays face au reste du monde et mettre en place les mesures préconisées par le CNR, il participe au gouvernement.

Le Parti communiste souhaite « nationaliser » sa propre mémoire. Malgré le rôle important de la M.O.I., il contribue largement avec de Gaulle, à la création d’un récit national d’où les étrangers sont exclus.

 

Dès la fin de la guerre, l’action des Résistants juifs immigrés est marginalisée, voire ignorée. La France est amputée d’une composante indiscutable de la société : des résistants, femmes et hommes, qui tiennent, plus que jamais, à être assimilés aux résistants d’origine française. Les plus âgés respectent l’unité nationale. Quant aux plus jeunes, nés en France, ils se sentent français avant tout.

Les rescapés du génocide ont pour première préoccupation leur intégration dans la communauté nationale dont ils avaient été exclus. Dans les années qui suivent la Libération, ils trouvent une société peu réceptive à leurs témoignages et eux-mêmes parviennent difficilement à raconter l’horreur qu’ils ont vécue. La mémoire juive résistante est occultée ou confondue dans le souvenir global de la persécution. Le temps passant, des survivants soutenus par leurs associations, font connaître leur rôle dans la Résistance et les conditions d’internement et de déportation.

Il faudra attendre le discours du Président Jacques Chirac, en 1995, pour que les crimes du gouvernement de Vichy, inféodé aux nazis, soient officiellement condamnés par la République française.

L’engagement des Résistants  de la section juive de la M.O.I. pour la Libération de la France, s’inscrit, désormais, dans le travail d’Histoire et de Mémoire entrepris par MRJ-M.O.I. à travers ce Musée.

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Vidéos

Robert Endewelt évoque le nécessaire travail de mémoire et définit la Résistance comme l’action des hommes face à une situation jugée irréversible.

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Notes

Programme du CNR

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Notes

Tutelle américaine

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Notes

Récit national

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Photos

Cérémonie, dans la « clairière du Mont-Valérien, à la mémoire des fusillés – Monument érigé par le PCF en hommage aux immigrés de la résistance FTP-M.O.I., et stèles au cimetière du Père-Lachaise.Histoire et Mémoire