COMPAGNIE BOTWIN
Les Juifs, qui ont combattu le fascisme dans leurs différents pays d’origine, sont sensibles au danger que représente pour eux l’offensive du général Franco. Ils sont conscients, en outre, que se joue le destin de l’Europe dans cette guerre civile. Ils combattent dans diverses unités mais les Juifs yiddishophones souhaitent la création d’une unité militaire spécifique pour exprimer leur solidarité dans la lutte. Le 12 décembre 1937, la seconde Compagnie de la brigade Dombrowski prend le nom de Naftali Botwin, en hommage à un jeune militant juif polonais : le 28 juillet 1925, à Lvov, Naftali Botwin a abattu un informateur de la police secrète infiltré dans le Parti communiste. Pendant son procès, Botwin plaide coupable. Il est fusillé le 6 août 1925.
La « compagnie Botwin » adopte pour devise : « Pour notre liberté et la vôtre » et publie, notamment, un journal en yiddish intitulé Botwin. La puissance militaire de la coalition fasciste (Espagne, Italie, Portugal et Allemagne) est écrasante. « La Botwin » est en grande partie décimée durant l’offensive de février 1938 en Extremadure. Karl Gutman, son premier commandant, tombe au combat. Emmanuel Mink en sera le dernier avant la chute de la République espagnole, le 21 septembre 1938.
Les brigadistes, survivants du conflit, sont internés dans des camps du sud de la France, les Juifs seront déportés ensuite vers les camps d’extermination par les nazis et leurs collaborateurs français.
La plupart des Juifs immigrés rescapés poursuivent le combat antifasciste dans la Résistance. En France, ils luttent particulièrement au sein de la section juive de la M.O.I.
Références
— Diamant David, 1979, Combattants juifs dans l’armée républicaine espagnole, Ed. Renouveau.
— Wuzek-Gruszow Larissa & Wuzek Efraïm, 2012, La compagnie Botwin – Combattants juifs dans la guerre d’Espagne, Syllepse.