INTERRUPTION DES LIAISONS ENTRE LE PCF ET LA M.O.I.
Les militants de la M.O.I. sont confrontés aux mêmes difficultés. De plus, la nouvelle ligne politique qui affirme que la guerre est guidée, des deux côtés, par des objectifs impérialistes étrangers aux intérêts des travailleurs, désoriente les immigrés qui se sont portés volontaires pour combattre dans l’armée aux côtés des Français.
Dans ces conditions, où la seule source d’information encore disponible est une presse qui condamne unanimement le Pacte et les communistes, Louis Gronowski, responsable national de la M.O.I., demande une entrevue avec la direction du Parti. Elle lui est refusée et l’envoyé de la direction, Henri Janin, lui fait savoir que « la direction ne peut pas s’occuper des immigrés et de leurs organisations ; elles doivent se débrouiller seules ». La raison invoquée : le risque d’une infiltration du milieu des immigrés par la police.
Pour ne pas inquiéter les militants qui attendent des instructions, Gronowski ne révèlera pas qu’il est désormais coupé, officiellement, de la direction du PCF. Pendant toute la durée de la « drôle de guerre » il maintient seul les contacts avec les militants immigrés, notamment ceux de la section juive.
Les liaisons entre le PCF et la M.O.I. seront rétablies en août 1940.
Références
— Gronowski-Brunot, Louis, 1980, Le dernier grand soir (pages 120 à 122 et page 126, citation p. 121) Paris, Éd. Le Seuil.
— Rayski, Adam, 1985, –Nos illusions perdues (pages 66 et 67), Paris. Éd Balland.