Philippe Pétain
(1856-1951)
Philippe Pétain, né le 24 avril 1856, est militaire de carrière. Il s’illustre pendant la Première Guerre mondiale, notamment lors de la bataille de la Marne en septembre 1914, puis lors de la bataille de Verdun en 1916.
Il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1918.
Commandant en chef des forces françaises, il jouit, après la guerre, d’un réel prestige.
Considéré comme un homme providentiel au début du conflit avec l’Allemagne nazie, il est appelé au gouvernement le 17 mai 1940 et rejette la responsabilité de la guerre sur les forces républicaines. Le 17 juin, Pétain, qui vient d’être nommé président du Conseil, demande l’armistice à l’Allemagne hitlérienne. En riposte, le 18, depuis Londres, de Gaulle lance son appel à la résistance.
L’armistice est signé le 22 juin 1940. Le 10 juillet, Pétain s’octroie le titre de « chef de l’État français ». La France est, globalement, séparée en 2 zones par les nazis qui occupent la zone nord. Pétain s’installe à Vichy, en zone sud, dite « libre ». La République française est remplacée par un Etat autoritaire qui prône la « révolution nationale ». Sa devise : « Travail, Famille, Patrie ». En octobre 1940, Pétain entérine, avec Hitler, la collaboration d’État avec l’Allemagne nazie.
Le gouvernement de Pétain détruit toutes les institutions républicaines. Il s’attaque aux étrangers, aux francs-maçons, aux communistes, aux résistants et aux Juifs. Il devance les exigences des Allemands et met très vite en place une législation antisémite qui se durcit, loi après loi. Le 1er statut des Juifs en octobre 1940 et le 2nd statut en juin 1941, calqués sur les lois allemandes de Nuremberg, sont des préludes à la déportation. Les Juifs sont fichés, épiés, menacés, dénoncés, dépouillés de leurs biens et privés de leur travail.
Le camp de transit de Drancy devient la plaque tournante de la politique d’extermination menée par les nazis avec la complicité du gouvernement pétainiste
Les rafles se multiplient. La police française, aux ordres de Vichy, participe activement, voire prend l’initiative des traques. La « milice française », créée par le régime de Pétain sur le modèle de la gestapo, et sur injonction d’Hitler, se spécialise dans l’élimination des résistants.
Les combattants de la section juive de la M.O.I. sont ciblés par le régime vichyste à plusieurs titres : en tant qu’étrangers, résistants, communistes et juifs.
Après le débarquement des Alliés en Normandie, Pétain est arrêté à Vichy et transféré en Allemagne jusqu’en avril 1945.
Il est reconduit en France, traduit en justice et condamné à mort pour ses crimes. Du fait de son âge (89 ans), sa peine est réduite à une détention perpétuelle.
Condamné à l’indignité nationale, il est dégradé militairement et transféré au fort de Pierre-Levée sur l’île d’Yeu.
Il meurt en 1951 en résidence surveillée.
Référence
Ferro Marc, 2014, Pétain. Ed. Fayard.