PRIORITÉS DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS (PCF) en 1940
Le Parti entreprend une réorganisation. La tentative de reparution légale de L’Humanité, négociée avec les Allemands, est rapidement abandonnée et condamnée par la direction en exil en URSS.
L’adversaire dénoncé est, avant tout, le gouvernement de Vichy qui pourchasse et arrête les militants.
En fait, dès juin et début juillet, plusieurs textes élaborés par des dirigeants du Parti mettent l’accent sur l’indépendance nationale. C’est le cas de l’appel lancé par Charles Tillon, un des dirigeants du PCF, à Bordeaux. La déclaration, signée, entre le 17 et le 19 juin 1940 à Moscou, par Maurice Thorez et André Marty (autres dirigeants du PCF) précise que « désormais, il s’agit de l’existence même de notre peuple comme nation souveraine, de la France comme État indépendant ». Quelques semaines plus tard, au moment où les deux Chambres votent à Vichy les pleins pouvoirs à Pétain, le PCF adopte un Appel au Peuple de France, que l’on retiendra après-guerre sous le nom d’Appel du 10 juillet 1940, signé de Jacques Duclos et de Maurice Thorez. L’appel ne nomme pas l’occupant mais cible avant tout « les traîtres de Vichy », fustige « l’humiliation de l’occupation » et invoque à plusieurs reprises le « droit à l’indépendance ». De diffusion relativement limitée, ce texte n’est même pas évoqué par L’Humanité clandestine qui évoque le sort des veuves et des orphelins, l’absence d’un million et demi de prisonniers et les pénuries liées aux prélèvements effectués par les occupants.
La lutte contre les nazis n’est pas, au début, l’axe principal de l’action communiste. L’adversaire de premier plan est, en 1940, Philippe Pétain « marionnette des Allemands ».
Référence
Martelli Roger, Vigreux Jean, Wolikow Serge, 2020. Le Parti rouge. Une histoire du PCF 1920-2020. Ed Armand Colin