MASSACRES DE MASSE - SHOAH PAR BALLES
En novembre 1939, environ 500 hommes, femmes et enfants sont exécutés dans des fosses à l’extérieur de la ville d’Ostrów Mazowiecka.
À la suite de l’opération Barbarossa, en juin 1941, les pogroms, perpétrés par une partie de la population, se multiplient en Ukraine, en Pologne, en Roumanie et en Lituanie.
Les tueries s’amplifient avec l’action intensive des Einsatzgruppen, les groupes et commandos d’intervention hitlériens. La propagande nazie affiche sa cible : le judéo-bolchevisme.
Les Einsatzgruppen sont aidés activement par les nombreuses unités locales de volontaires. Leur action constitue la première phase de la Shoah. Elle se manifeste, dans un premier temps, au travers des massacres de masse par fusillades et, dans un deuxième temps, au moyen de camions à gaz itinérants, les Gaswagen.
Au départ, ces sections militarisées de la police politique accompagnent l’armée allemande pour éliminer les bolcheviks, les opposants potentiels, les Juifs et les Tsiganes.
Dès août 1941, les Einsatzgruppen et leurs collaborateurs locaux ciblent principalement les Juifs. 23 600 Juifs, hommes, femmes et enfants, essentiellement originaires de la Transcarpatie hongroise, sont assassinés près de la ville de Kamenets-Podolski. En Ukraine, outre le massacre de Babi Yar (33771 victimes jetées dans un ravin), 50 000 Juifs de la ville d’Odessa et de sa région sont exterminés à Bogdanovka. Dans les Pays Baltes, la Biélorussie et la Crimée, les Juifs sont fusillés et ensevelis dans des fosses communes qu’ils ont souvent dû creuser eux-mêmes. En Lituanie, par exemple, les Juifs de Wilno, la Jérusalem du Nord, représentent 45 % de la population globale de la ville. Entre 1941 et 1942, dans la forêt de Ponar (ou Ponary), la quasi-totalité des Juifs de Wilno, alignés nus autour des fosses, sont tués au révolver ou à la mitrailleuse.
Parallèlement à l’activité des chambres à gaz des camps d’extermination à partir de la fin 1941, les massacres de masse par fusillades se poursuivent aussi bien en Pologne que dans les territoires soviétiques occupés.
Références
— Hilberg Raul, 2006, La Destruction des Juifs d’Europe, Paris, Ed. Gallimard.
— Minczeles Henri, 2000, Vilna, Wilno, Vilnius, Paris, Ed. La Découverte.