David Kutner
(1899-1943)
David Kutner, naît Aron Skrobek, en Pologne, à Zychlin, le 18 janvier 1899, dans une famille nombreuse et pauvre, qui va s’installer à Varsovie. Dès l’âge de onze ans, il doit travailler dans un atelier de cartonnage.
Membre du syndicat (illégal) des ouvriers du Papier à l’âge de quatorze ans, il devient en 1919 délégué des ouvriers du Papier au Conseil des ouvriers et soldats de Varsovie, puis, trois ans plus tard, secrétaire du syndicat du Textile. Autodidacte et bon orateur, il donne des conférences pour les militants syndicaux et crée des institutions culturelles : une chorale, un orchestre, un cercle dramatique… Membre du Parti socialiste juif, le Bund, il le quitte pour le Parti communiste clandestin, travaille à créer un groupe de langue yiddish et devient l’un des membres du bureau juif attaché au Comité central.
Arrêté, Aron Skrobek est envoyé au camp de concentration de Kartus-Bereza où il passe dix-sept mois. Libéré sous caution grâce à une collecte syndicale, il émigre à Paris en 1936, où il s’intègre au mouvement progressiste juif, devenant rédacteur du journal en yiddish La Naïe Presse (Presse nouvelle). Responsable de l’organisation « Les amis de la Presse nouvelle », il rédige en yiddish une brochure, publiée en 1936, sur le camp de Bereza où sont internés huit mille prisonniers politiques, diffusant ainsi les informations sur la terreur blanche en Pologne.
À la déclaration de la guerre, Aron Skrobek s’engage dans l’armée française.
Dès novembre 1940, il participe à la fondation et à la direction de l’organisation clandestine « Solidarité ». Rédacteur de la presse clandestine juive, il organise en 1941 des manifestations devant le camp de Beaune-la-Rolande, à la Maison du prisonnier, devant le siège de la Croix-Rouge. Il est également à l’initiative d’autres manifestations, notamment, contre le port de l’étoile jaune, devant Drancy.
Arrêté sur dénonciation le 16 décembre 1942, Aron Skrobek est emprisonné à la prison du Cherche-Midi où il est interrogé avec brutalité. Le 16 mars 1943, il est transféré au fort de Romainville, sous contrôle allemand. Il est déporté le 15 juillet 1943 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof dans les Vosges où, dès son arrivée, il est torturé puis fusillé par les soldats allemands le 21 juillet 1943.
Références
— Le Maitron, Claude Pennetier
— Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel, 1987, Juifs révolutionnaires : Éditions Messidor/Éditions Sociales.
— Diamant David, 1984, Combattants, héros et martyrs de la Résistance. Éditions Renouveau
— Photo : Cliché CERD. (DR)