PROCÈS DE JEUNES RÉSISTANTS PAR DES TRIBUNAUX MILITAIRES ALLEMANDS
Les nazis, se sentant menacés, procèdent à de nombreuses arrestations et organisent trois procès à grand spectacle.
Le premier s’ouvre le 4 mars 1942, au Palais-Bourbon, lieu hautement symbolique. Sept jeunes, dont six sont membres des Bataillons de la Jeunesse, vont y être jugés pour avoir fait en trois mois plus de « dix-sept opérations de guerre ».
Pour donner plus de retentissement au procès, les actualités cinématographiques, la presse collaborationniste et les officiers de l’état-major nazis, sont présents.
Après trois jours d’audience au cours desquels les officiers nazis s’arrogent le rôle de juges, les jeunes résistants sont fusillés, le 9 mars, au Mont-Valérien « comme Francs-tireurs et pour avoir commis des actes de violence dirigés contre l’armée allemande et ses membres. »
Le second simulacre de procès s’ouvre le 15 avril 1942, à la Maison de la Chimie. Acte d’accusation : opérations de guerre et recels d’armes.
27 jeunes combattants sont concernés, le 28ème meurt sous la torture avant l’ouverture du procès.
23 de ces jeunes résistants sont condamnés à mort, 2 à une réclusion de cinq et dix ans et les deux femmes, Marie-Thérèse Lefebvre et Simone Schloss, à la déportation à vie.
En fait, Simone Schloss, juive, est guillotinée en Allemagne le 17 juillet 1942.
Le dernier procès se tient à huis clos, le 24 août, à l’hôtel Continental. Il vise principalement des résistants communistes : 33 jeunes dont 4 femmes sont jugés dans une grande salle. Un portrait d’Hitler, encadré de drapeaux à croix gammée, est installé. 18 condamnations à mort et 15 condamnations à des travaux forcés sont prononcées.
Il ne s’agit là que des procès les plus retentissants puisqu’on estime à plus de 3000 les exécutions de civils condamnés par les tribunaux militaires allemands entre juin 1940 et avril 1944.
Références
— La Lettre des Résistants et Déportés juifs. Mars 2000.
— Ouzoulias Marcel, 1968 Les Bataillons de la Jeunesse. Éd. Livre Club Diderot.
— Eisman Gaël, 2006 in Dictionnaire historique de la Résistance. Éd. Robert Laffont.