CHAMBRES À GAZ
Après l’invasion de l’URSS par l’Allemagne en juin 1941, les Einsatzgruppen (unités mobiles d’extermination) exécutent, avec armes à feu, des massacres de masse de Juifs (en Ukraine, Biélorussie et dans les pays baltes).
Pour une destruction plus expéditive, les nazis testent l’utilisation de camions à gaz itinérants hermétiquement fermés. Leur échappement est dirigé vers le compartiment intérieur. Des centaines de milliers de personnes, Juifs, Tsiganes, malades mentaux, opposants, sont assassinées.
Fin 1941, les nazis accélèrent le processus de destruction : le camp de Chelmno devient le centre expérimental de gazage par camions.
En 1942, l’extermination systématique dans des chambres à gaz fixes (avec du monoxyde de carbone généré par des moteurs diesel) commence dans les camps de Belzec, Sobibor, Treblinka, Majdanek, situés en Pologne. À leur arrivée, les victimes sont jetées hors des wagons à bestiaux et censées être désinfectées par des “douches”. Plus grande est l’accumulation des corps nus dans les chambres à gaz, plus rapide est la suffocation des victimes.
Les nazis cherchent constamment des procédés d’extermination plus efficaces. Au camp d’Auschwitz, situé également en Pologne, ils expérimentent le Zyklon B (un puissant pesticide) en gazant, en septembre 1941, quelque 600 prisonniers de guerre soviétiques et 250 prisonniers malades. Les pastilles de Zyklon B se transforment en gaz toxique au contact de l’air. Ce gaz se révèle être le produit de gazage le plus rapide et il est choisi pour l’extermination de masse des Juifs à Auschwitz. On y asphyxie jusqu’à 12000 victimes par jour.
Bien que n’ayant pas été spécifiquement prévus pour servir de lieux de mise à mort, les camps de concentration de Natzweiler-Struthof, Mauthausen, Sachsenhausen et Ravensbrück sont également dotés de chambres à gaz. Relativement petites, elles sont conçues pour les prisonniers considérés comme inaptes au travail. La plupart de ces camps utilisent aussi le Zyklon B.
Les massacres de masse par balles, dans les territoires soviétiques occupés par les nazis constituent la première phase de la « solution finale de la question juive ». Sur 6 millions de Juifs victimes du génocide, les chambres à gaz représentent environ 2,7 millions de morts.
Références
— Berenbaum Michael, 1993, The world must know, Ed. United States Hocolaust Memorial Museum.
— Bruttmann Tal, Tarricone Christophe, 2020, Les cent mots de la Shoah, Que sais-je ? Éditions des PUF.