FRONT NATIONAL DE LUTTE POUR LA LIBÉRATION ET L'INDÉPENDANCE DE LA FRANCE
Implanté dans les milieux intellectuels grâce au journal L’Université libre, le Front National ne se développe qu’à partir de la fin 1942 sous l’impulsion des communistes Pierre Villon et Madeleine Braun. Début avril, un manifeste définit les buts du FN : l’action immédiate en vue de l’insurrection et l’union de la Résistance. L’objectif est double : la création d’un « gouvernement français ayant pour chef le général de Gaulle et confiant le commandement des forces armées au général Giraud » et la fusion des mouvements [de Résistance] en une seule « France combattante ».
Dans la lutte contre le Service du travail obligatoire (STO) et pour l’aide aux réfractaires, organisés en « groupes de combat » (zone nord) et maquis (zone sud), les comités locaux et départementaux du FN se développent au cours de l’été 1943.
Parallèlement, la « grève des battages » (sabotage des engins de moissons pour ne pas fournir du blé à l’Allemagne) révèle la combativité des comités de paysans. Après l’insurrection corse, le FN, reconnu comme mouvement de Résistance et représenté par Pierre Villon, prend une part essentielle à l’élaboration du programme d’action (adopté par le Conseil national de la Résistance, le CNR, le 15 mars 1944).
À partir de janvier 1944, le Front National joue un rôle majeur dans la Résistance armée. Il exerce rapidement son autorité sur les FTP.
Fin 1943, une imprimerie clandestine, dirigée par Cécile Cerf, résistante FTP-M.O.I. en zone nord, édite et reproduit tracts et journaux clandestins du Front national-FTP et FTP-M.O.I., jusqu’en mai 1944.
Dans les combats de la Libération, le Front National joue un rôle actif dans l’insurrection nationale. Fin janvier 1945, cette organisation compte 600 000 adhérents.
NB : Jean-Marie Le Pen, dirigeant d’extrême-droite, s’est emparé de l’appellation « Front national » pour créer un parti politique (de 1972 à 2018), en contradiction totale avec les valeurs du Front national d’origine.
Références
— Virieux Daniel in : F. Marcot (dir.) 2006, Dictionnaire historique de la Résistance. Éditions Robert Laffont.
— Gronowski Ludwik, pseudo Brunot, commandant FFI, ex-dirigeant national du Front National au sein de la M.O.I. 1958, Attestation de Résistance. Washington, USHMM.