IMPRIMERIES CLANDESTINES
Robert Endewelt témoigne : « Début 1941, il fallait d’abord nous faire connaître des jeunes du quartier et nous avions édité un petit journal fabriqué avec les moyens rudimentaires de cette époque, c’est-à – dire ronéotés ou reproduits sur des feuillets polycopiés à l’alcool. »
La plupart des journaux clandestins de la Résistance se résument à une ou deux feuilles recto verso, mais nécessitent du matériel.
Jusqu’en 1943, la presse clandestine est principalement ronéotée. Le système de ronéo implique l’usage d’un stencil (genre de pochoir sur lequel le texte est tapé à la machine ou écrit à la main) mais la parution est irrégulière car les conditions d’impression sont difficiles :
il faut, non seulement récupérer des machines à écrire et des ronéos, mais aussi de l’encre et du papier, en prenant le risque d’être dénoncé ou de se faire repérer par une police omniprésente.
À partir de 1944, le danger est chaque jour plus menaçant : des chiens sont dressés pour identifier l’odeur du plomb fondu des caractères d’imprimerie qui traînent sur le sol et se collent aux semelles des typographes.
Pour plus d’efficacité, la presse clandestine est imprimée grâce au concours d’imprimeurs résistants ou de matériel récupéré.
L’UJRE fait fonctionner une trentaine d’imprimeries clandestines à Paris et dans le sud de la France. Des apports matériels et humains sont nécessaires :
un local, des machines mais aussi des rédacteurs, dactylos, techniciens professionnels et improvisés, transporteurs, diffuseurs et agents de liaison.
Les artisans de la presse juive communiste clandestine sont nombreux à être « tombés à leur poste de combat » : Israël (Moshe) Bursztyn, l’ancien gérant de la Naïe Presse, Rudolf Zeiler l’imprimeur de Unzer Wort (Notre Parole), les rédacteurs Mounié Nadler, Joseph Bursztyn, Aron Skrobek, dit David Kutner, Ephraïm Lipcer Wowek Cyrzyk et nombre de diffuseurs et membres de l’appareil technique.
Référence :
AACCE, 2009, Les Juifs ont résisté en France, 1940–1945. Ed. AACCE