Jean Moulin
(1899-1943)
Jean Moulin, dit Rex dans la clandestinité, naît à Béziers le 20 juin 1899. Son père, enseignant, est un républicain engagé. Jean Moulin souhaite se consacrer à l’art (il dessinera jusqu’à sa mort) mais sa famille l’oriente vers le droit.
En 1936, chef de cabinet de Pierre Cot, ministre de l’Air pendant le Front populaire, il appuie l’aide à la République espagnole en danger.
Il est nommé l’année suivante, à 38 ans, préfet de l’Aveyron puis, en 1939, préfet d’Eure-et-Loir. Dès le début de l’Occupation, et malgré la réserve liée à la fonction préfectorale, il se montre hostile à la collaboration d’Etat et s’oppose violemment aux forces occupantes ; il soutient les 105 tirailleurs sénégalais qui, à Chartres, ont résisté courageusement aux Allemands.
Le 2 novembre 1940, Pétain, chef de l’Etat français collaborationniste, révoque ce préfet anti-vichyste.
Jean Moulin rejoint la Résistance. : il entre en relation avec les fondateurs des mouvements du Sud de la France et gagne Londres. Sa rencontre avec le général de Gaulle, chef de la « France libre » est décisive. Jean Moulin plaide la cause de la Résistance intérieure et la nécessité de l’équiper en armes. De Gaulle fait de Jean Moulin son représentant en France, à la fois personnel et politique.
Moulin s’emploie à coordonner et à « militariser » les actions de Résistance des 3 mouvements du Sud d’obédience gaulliste : il crée les Mouvements Unis de Résistance (MUR) et préside, en novembre 1942, un directoire qui réunit les chefs des mouvements, Henri Frenay (« Combat »), Emmanuel d’Astier de la Vigerie (« Libération ») et Jean-Pierre Lévy (« Franc-tireur »). Les MUR sont basés à Lyon,
l’ « Armée secrète » est constituée et commandée par le général Delestraint.
Lors du débarquement des alliés en Afrique du nord, le 8 novembre 1942, de Gaulle est évincé au profit du général Giraud. Jean Moulin regagne Londres et convainc le Général de la nécessité d’un organisme unificateur de tous les mouvements de Résistance.
À Paris, Moulin s’attèle à la tâche, les négociations sont âpres mais il est opiniâtre et le 8 mai 1943, le Conseil national de la Résistance (CNR) est né.
Tous les mouvements de Résistance des zones nord et sud, les syndicats et les partis politiques, des communistes à la droite républicaine, sont représentés.
Le programme du CNR s’appuie sur des valeurs inspirées par les communistes et se caractérise, notamment, par d’importantes avancées sociales.
À travers son délégué, Jean Moulin, de Gaulle est reconnu comme chef incontesté de la Résistance.
Malgré ses précautions, Jean Moulin est appréhendé à Caluire par Klaus Barbie, chef de la Gestapo, dit le « boucher de Lyon ». Moulin se tait sous la torture et il meurt officiellement le 8 juillet 1943, à Metz, dans un train à destination de l’Allemagne.
Références
— Cordier Daniel, 2011, Jean Moulin, la République des catacombes. Ed. Gallimard
— Photo : Musée Jean Moulin. Paris