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avril - sept 44

Cécile Cerf

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Cécile Cerf

(1916-1973)

Cécile Cerf naît le 12 janvier 1916 en Lituanie, à Vilna (sous administration russe) devenue Wilno en 1920, sous domination polonaise. Cécile Cerf est la fille aînée de Moshe Shalit, co-fondateur du YIVO et président de l’association des écrivains et journalistes de langue yiddish. Elle participe très jeune à l’action révolutionnaire contre la dictature militaire polonaise.

En 1932, elle poursuit ses études à Paris. Elle abandonne les cours par conviction politique pour vivre la condition ouvrière. En 1934, elle épouse Marcel Cerf, photographe engagé, futur historien de la Commune de Paris-1871 et devient française. Le 6 février, elle s’oppose aux émeutiers fascistes.

En 1940, son mari est fait prisonnier en Allemagne. En décembre 1942, Cécile Cerf s’engage dans les rangs des Francs-tireurs et partisans (FTPF). Elle s’implique dans le sauvetage des enfants juifs, la recherche de logements pour les combattants armés et l’approvisionnement des groupes de combat. Elle prend part aux transports d’armes et de matériel qui permettent le succès de plusieurs actions contre les troupes ennemies.

En 1943, elle est l’un des jalons de la deuxième et meurtrière grande filature de résistants M.O.I.

Elle intègre la direction de l’organisation clandestine “Solidarité”.

À partir d’août 1943 jusqu’à mai 1944, Cécile Cerf est cadre FTP-M.O.I. auprès de la Résistance, zone Nord. Elle a pour mission de développer l’activité résistante parmi les femmes dans toutes les immigrations.

Elle installe une imprimerie clandestine à Châtenay-Malabry, transportant à vélo les stencils destinés à l’édition des tracts.

À partir de mai 1944, Cécile Cerf est nommée responsable FTP-M.O.I. auprès de la Résistance, zone Nord, pour la mise en place des Milices patriotiques. Elle est, en outre, chargée du contrôle des maquis.

À la Libération, Cécile Cerf cofonde la Commission Centrale de l’Enfance (CCE) dont elle devient l’une des dirigeantes. Elle est la première administratrice du journal Droit et Liberté d’après-guerre, secrétaire de rédaction du quotidien de langue yiddish, Naïe Presse, coresponsable du Centre culturel juif de l’UJRE et directrice de la librairie du Renouveau. Elle coorganise à la Sorbonne et à l’UNESCO un hommage à l’écrivain Sholem Aleikhem.

Pour la Presse Nouvelle Hebdomadaire (PNH,) elle traduit en français de nombreux textes d’autres auteurs de langue yiddish.

Elle œuvre pour le dialogue des cultures et pour la défense des opprimés, d’où qu’ils viennent, dans l’esprit de la Résistance, jusqu’à sa mort à Paris, le 29 décembre 1973.

 

Références

— Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel, 1987, Juifs révolutionnaires, Messidor, Éditions Sociales.

— Rapports officiels du Capitaine FFI Gaston Laroche et de Louis Gronowski-Brunot, responsable national FTP-M.O.I. (Archives du Ministère chargé de la Mémoire et des Anciens combattants)

— Photo : coll. particulière (DR)

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