MASSACRE D'ORADOUR-SUR-GLANE
La veille, le général Heinz Lammerding vient de faire pendre 99 otages à Tulle, ville voisine de Corrèze, en représailles aux attaques des maquisards qui tentent de ralentir la progression allemande vers la Normandie.
En liaison avec la Gestapo et la Milice, un programme d’« action brutale » est décidé en juin 1944 par l’état major allemand. Ce programme met en œuvre le principe de la guerre totale appliqué sur le front de l’Est, ce qui signifie pillage, incendie, meurtres de masse. Après trois réunions de préparation, la décision est prise d’éliminer la population d’Oradour. Le commandant SS Adolf Diekmann est chargé de l’opération. 200 soldats sont sous ses ordres.
En début d’après-midi, les Allemands encerclent le village et rassemblent la population sur le champ de foire sous prétexte d’une vérification d’identité. Diekmann accuse les habitants de cacher des armes et exige que les responsables se dénoncent. Il demande au maire de désigner des otages. Refus du maire. Les SS séparent alors la population en deux groupes : d’un côté les femmes et les enfants, de l’autre les hommes.
Les hommes sont enfermés dans des granges, sous la menace d’armes automatiques. Les SS les mitraillent, recouvrent les corps de ballots de paille et y mettent le feu.
Les femmes et les enfants sont enfermés dans l’église. L’édifice est incendié avec des gaz de combat et des explosifs.
Des détachements de soldats SS pillent, incendient le village et tuent les quelques habitants retranchés dans leurs maisons.
Les jours suivants, une section SS procède à l’enterrement des cadavres dans des fosses communes pour dissimuler les traces et rendre les identifications impossibles.
Ce massacre fait 642 victimes dont 245 femmes, 207 enfants et 190 hommes. Parmi ces morts, 117 sont originaires d’autres régions de France et réfugiés à Oradour-sur-Glane.
Ce massacre constitue le plus important crime de guerre commis par les Allemands en France sur la population civile.
Références
— Leroux, Bruno in : F. Marcot (dir.) Dictionnaire historique de la Résistance (2006) : Éditions Robert Laffont.
— Le Maitron en ligne : notice par Dominique Tantin