AMERICAN JEWISH JOINT DISTRIBUTION COMITEE (JOINT)
Dès l’arrivée des nazis au pouvoir, en 1933, le Joint soutient, notamment, l’installation de réfugiés juifs allemands et autrichiens en Amérique latine et même en Asie.
Les bureaux de Paris ferment pendant l’Occupation mais le Joint développe des activités clandestines d’entraide et de Résistance, en France comme dans d’autres pays d’Europe.
Au plus fort de l’emprise nazie, en 1942, l’aide américaine ne peut plus atteindre les ghettos de Pologne ou de Lituanie dont les populations sont rapidement assassinées.
Elle parvient à s’exercer dans d’autres pays de l’Est malgré les persécutions et avant le transfert des Juifs dans les camps d’extermination.
À la fin de la guerre, le Joint apporte son soutien aux Juifs rescapés d’Europe, à ceux qui émigrent en Palestine sous mandat britannique puis aux immigrants du nouvel État israélien.
Auparavant, dans les derniers mois de l’Occupation, le Joint verse des fonds au Comité de l’Enfance de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) par l’intermédiaire de l’Œuvre de Secours aux Enfants (l’OSE) qui relaie avec force toutes les demandes de l’UJRE.
Après la Libération, Joseph Minc, Responsable du Comité et avec l’accord de ses membres (Szmulek Farber, Cécile Cerf, Jeanne Pakin, Sophie Schwartz, Louba Pludermacher, Isidore Bernstein), souhaite recevoir directement l’aide du Joint.
En ce début de guerre froide, l’UJRE va être considérée par les Américains comme une organisation politique communiste liée à l’URSS. Joseph Minc propose alors une appellation moins marquée : le Comité de l’Enfance de l’UJRE devient la Commission Centrale de l’Enfance (CCE). Minc en est le Secrétaire général.
La nouvelle désignation convainc, la CCE reçoit directement du Joint des subsides indispensables à son fonctionnement et des colis de vêtements pour les enfants.
Dès 1946, dans une salle du 14 rue de Paradis (dans le 10ème arrondissement de Paris), siège de l’UJRE, les militants viennent choisir des vêtements pour leurs enfants.
Le Joint cesse de subventionner la CCE en janvier 1953.
Références
— Hobson Faure Laura, 2018, Un “plan Marshall juif” ? La présence juive américaine en France après la Shoah, 1944-1954, Paris, Le Manuscrit.
— Minc Joseph, 2001, L’extraordinaire histoire de ma vie ordinaire. Cop. Joseph Minc, Bookpole.