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Un décret du 4 octobre 1940, signé du maréchal Pétain, permet d’interner « les ressortissants étrangers de race juive » dans des « camps spéciaux », sur simple décision préfectorale et sans motif. Les camps du Loiret (Beaune-la-Rolande et Pithiviers) sont dédiés au transit des internés avant leur déportation. Le choix de ces villes est dû à leur relative proximité de Paris et à la disponibilité de bâtiments ou d’installations sécurisés.
Dans les camps du Loiret, le comportement de la direction fait osciller le régime de l’internement entre des périodes de laisser-aller et des actions répressives, avant, finalement, de se durcir.
Les internés peuvent, au début de leur enfermement, rester en rapport avec leurs familles (courrier, visites, permissions), mais ces occasions sont soumises à des variations et s’interrompent. Au cours de l’été 1941, les évasions (800 environ) sont encore nombreuses mais elles deviennent vite difficiles et finalement impossibles.
Certains groupes organisent une vie culturelle, d’autres se structurent en un comité clandestin de Résistance et établissent le contact avec des mouvements extérieurs au camp. Les communistes organisent des activités autorisées ou clandestines.
Au printemps 1942, les camps de transit sont pleins. Les internés sont rapidement déportés vers des camps de concentration et d’extermination pour laisser la place à de nouvelles victimes.
Les 13152 raflés du Vel’ d’Hiv aboutissent à Pithiviers, Beaune-la-Rolande et Drancy devenu le camp de transit le plus important, symbole de la persécution, plaque-tournante de la déportation des Juifs, y compris des enfants, vers les camps de la mort.
Référence :
Peschanski Denis, 2000, Les camps français d’internement (1938-1946), Ed. Université Panthéon-Sorbonne.