Adam Rayski
(dit Marcel)
(1914 – 2008)
Adam Rayski, de son vrai nom Abraham Rajgrodski, naît à Bialystok (Pologne) dans une famille juive de petits commerçants. Engagé dès 16 ans dans l’action révolutionnaire, à l’exemple de son oncle, dirigeant du PC polonais, il adhère aux Jeunesses communistes et en devient le responsable. Exclu du lycée pour son activité politique, repéré par la police et menacé d’être arrêté, il quitte la Pologne en septembre 1932, à 18 ans.
À Paris, il devient apprenti dans la confection. Il se forme comme journaliste et suit des cours à l’Institut d’études politiques et à l’École pratique des hautes études. Il milite au sein de la section juive de la M.O.I. et débute à La Naïe Presse, le quotidien en langue yiddish de la section juive ; parallèlement, il est stagiaire à L’Humanité.
À l’automne 1938, Louis Gronowski, dirigeant national de la M.O.I., lui confie la direction de La Naïe Presse, en tandem avec G. Kenig.
En septembre 1939, le journal est interdit comme toutes les publications communistes, mais reparaît clandestinement dès octobre, sous le titre de Unzer Wort (Notre Parole). Rayski reste à son poste jusqu’à sa mobilisation le 20 mai 1940 dans l’armée polonaise. Fait prisonnier, il s’évade et rentre à Paris le 14 juillet. Membre de la direction clandestine de la M.O.I., il se consacre à la reconstitution de la section juive.
En avril 1941, Rayski est envoyé en zone sud pour mettre en œuvre l’évasion des communistes étrangers internés dans les camps de Gurs et du Vernet. Revenu à Paris, il assure la direction politique de tous les organes de presse de la section juive de la M.O.I. et du Mouvement national contre le racisme (MNCR). Il supervise les diverses structures de Résistance : Union des femmes, mouvements de jeunes, groupes de sauvetage d’enfants…
Pour rendre hommage à l’insurrection du ghetto de Varsovie, il écrit deux articles : l’un pour Notre Voix et l’autre pour J’accuse et Fraternité, journaux du MNCR.
Il est chargé de sélectionner les combattants pour le 2ème Détachement juif des FTP-M.O.I. parisiens démantelé par la police en juin 1943 : de nombreux militants de la section juive sont arrêtés, torturés, déportés. Rayski, identifié par les services de police, est recherché mais réussit à s’échapper et rejoint Lyon.
À l’hiver 1943-1944, Rayski joue un rôle essentiel dans les négociations aboutissant à la création du Comité Général de défense des Juifs qui devient dès janvier 1944, le Conseil représentatif des israélites de France (CRIF).
En 1949, il retourne en Pologne où il exerce d’importantes responsabilités. En raison de la campagne antisémite qui y sévit, il regagne la France en 1957.
Il se consacre, désormais, à un travail d’Histoire et de Mémoire.
Il meurt à Paris le 11 mars 2008.
Références
— Courtois Stéphane, Peschanski Denis, Rayski Adam,1989, Le Sang de l’étranger, Fayard.
— Rayski Adam, 1985, Nos illusions perdues. Balland