AFFAIRE DREYFUS
Dès le 1er novembre 1894, La Libre Parole, le quotidien d’Edouard Drumont, qui fait de l’antisémitisme son cheval de bataille, titre « Arrestation de l’officier juif Dreyfus » accusé de traîtrise au profit de l’Allemagne. Le 22 décembre 1894, Dreyfus, est condamné par un Conseil de guerre, après trois jours de procès à huis-clos, à partir de « preuves » tenues secrètes, qui s’avèreront être des faux. En janvier 1895, Alfred Dreyfus est dégradé et déporté à l’île du Diable au large de la Guyane.
La presse s’empare de l’affaire ; peu à peu, la France se divise entre dreyfusards et anti-dreyfusards, et l’antisémitisme se déchaîne.
Le 13 janvier 1898, l’écrivain Émile Zola publie dans le quotidien L’Aurore une lettre ouverte au président de la République, Félix Faure, intitulée « J’accuse », dans laquelle il entend rétablir « la vérité d’abord sur le procès et sur la condamnation de Dreyfus ».
Le 3 juin 1899, Dreyfus est renvoyé devant le Conseil de guerre de Rennes et quitte l’île du Diable. En septembre, il est à nouveau déclaré coupable et condamné à dix ans de détention. Dix jours plus tard, le président Emile Loubet signe sa grâce.
Le 12 juillet 1906, la Cour de cassation casse le verdict de 1899 et affirme* : « De l’accusation portée contre Dreyfus, rien ne reste debout ». Elle prononce l’arrêt de réhabilitation du capitaine Dreyfus.
Références
— Birnbaum Pierre, 1994, L’affaire Dreyfus, la République en péril, Gallimard, coll. « Découvertes ».
— Bredin Jean-Denis, 1981, L’Affaire, Ed. Fayard, Paris.
*Arrêt de la Cour de cassation du 12 juillet 1906.