Boris Holban
(1908-2004)
Baruch Bruhman, dit Boris Holban, naît le 20 avril 1908 dans un village de Bessarabie (actuelle Moldavie), soumis à de nombreux pogroms. Après l’occupation de la région par l’armée roumaine, Holban poursuit des études scientifiques en roumain. Plus tard, il devient enseignant. Conscient des inégalités sociales ou ethniques, notamment à l’égard des Juifs, il s’engage dans le Parti communiste roumain clandestin.
Holban est emprisonné à plusieurs reprises et envoyé dans un régiment disciplinaire. En 1938, il est déchu de la nationalité roumaine en tant que Juif de Bessarabie et émigre en France où il prend contact avec des communistes roumains. Très vite, il est chargé de la direction du Comité d’aide aux volontaires roumains en Espagne.
En 1939, à la déclaration de la guerre contre l’Allemagne, il se présente comme engagé volontaire et est affecté à Barcarès. Il part au Front, est fait prisonnier par les Allemands en juin 1940 et parvient à s’évader.
En janvier 1941, il revient clandestinement à Paris et participe aux premières actions de Résistance de l’OS (Organisation spéciale) créée à l’automne 1940 par le PCF.
Rapidement, il constitue et dirige les groupes armés roumains de la M.O.I. puis il devient responsable des groupes de combattants de la M.O.I.
Fin 1941, Holban (dit aussi Roger ou Olivier) est désigné par le PCF pour opérer, avec Jacques Kaminski, dirigeant national de la M.O.I., la fusion de l’OS-M.O.I. avec les FTP. En 1942, Kaminski confie à Holban la direction militaire des FTP-M.O.I., zone nord.
Boris Holban est en désaccord avec la stratégie de la M.O.I. qui souhaite démultiplier les actions. Il juge cette option dangereuse et est remplacé, entre août et novembre 1943, par Missak Manouchian.
Mis à la disposition de la direction nationale de la M.O.I., il travaille, notamment, à la constitution des premiers maquis.
Fin 1943, après l’arrestation de Manouchian, Holban est réintégré comme chef militaire des FTP-M.O.I.
Avec Cristina Boïco, responsable du service de renseignement, il analyse les objectifs des interventions et veille à leur bon déroulement.
Le 20 septembre 1944, Boris Holban prend le commandement du bataillon 51-22, composé de participants aux combats de la Libération, notamment de résistants FTP-M.O.I.
Démobilisé en 1946, Boris Holban retourne en Roumanie mais, affecté par les purges antisémites, il émigre définitivement en France, en 1984.
Il meurt le 27 juin 2004.
Références
— Holban Boris, 1994, Après 45 ans de silence, le chef militaire des FTP-M.O.I. de Paris parle. Testament. Ed Calmann-lévy
— Courtois Stéphane, Peschanski Denis, Rayski Adam, 1989, Le sang de l’Étranger. Ed. Fayard.