COLLABORATION
Le 20 octobre 1940 à Montoire, Philippe Pétain obtient de l’occupant allemand, la collaboration de l’État français. Ce choix détermine une collaboration militaire et économique pour promouvoir la France à un rang d’allié et une collaboration policière contre les résistants et les Juifs.
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La collaboration avec l’occupant allemand est une requête immédiate du gouvernement de Vichy. Cette volonté de collaboration est ancrée dans l’esprit des élites françaises et du haut patronat depuis les années 30, inspirés par les variantes fascistes allemandes et italiennes. L’entrevue de Montoire, le 24 octobre 1940, entre Pétain, solliciteur, et Hitler scelle le début assumé de cette collaboration. L’objectif : bâtir un nouvel ordre social. Bien que Pétain ait trouvé un accord avec l’occupant pour l’installation d’un gouvernement à Vichy en zone dite libre, jamais l’Allemagne n’envisage une discussion d’État à État. La France est considérée comme un simple réservoir de richesses et de main-d’œuvre. La collaboration économique se traduit par un pillage des matières premières et des productions du pays ainsi que par la participation de grandes entreprises à l’effort de guerre allemand. La collaboration policière prend le relais avec l’exclusion de groupes dits « asociaux », Juifs et étrangers, l’État français devançant même les injonctions allemandes. Les lois antijuives de Vichy s’inscrivent dans la droite ligne de l’idéologie nazie et la collaboration se met au service de l’occupant contre la Résistance. L’occupant allemand dresse par intérêt les différents hommes de Vichy les uns contre les autres. À la fin du conflit, malgré l’épuration, nombre de collaborateurs économiques ne sont pas (ou peu) inquiétés ; quant aux collaborateurs politiques, administratifs ou policiers, plusieurs ressurgissent dès l’immédiat après-guerre.
Références
— Collectif, 2011, Les collabos, Éditions Pluriel.
— Lacroix-Riz Annie, 2016, Les élites françaises entre 1940 et 1944,2016, Éd. Armand Colin.