CONGRÈS JUIF MONDIAL POUR LA DÉFENSE DE LA CULTURE YIDDISH
L’urgence d’un Congrès juif mondial s’impose.
Un premier congrès, sioniste, a lieu à Genève en août 1936 et se solde par un échec en raison de la désunion ouverte des participants.
Les Juifs progressistes de France, de leur côté, ne désarment pas. Ils prennent prétexte de l’Exposition universelle prévue en 1937 à Paris et relancent l’idée d’un Congrès mondial pour la défense de la culture juive face au fascisme et au nazisme.
Dans l’optique des progressistes, la culture juive est liée au yiddish, langue du peuple et de la littérature, et non à l’hébreu, langue de la religion et de la tradition.
Les questions à examiner par le Congrès concernent la politique, la philosophie, la presse, l’éducation, les arts, la science, la langue, la littérature… En France, le réseau associatif social et culturel de la section juive de la M.O.I., très actif, dynamise la préparation de l’événement.
Le 15 septembre 1937, la séance inaugurale de ce premier Congrès mondial pour la défense de la culture juive, se tient à Paris.
Les cinq continents sont représentés. Des intellectuels et des artistes juifs, parmi les plus prestigieux, débattent dans une totale liberté d’expression. Les séances abordent tous les grands problèmes du temps et la place de la culture yiddish dans une vision globale et humaniste de la société.
Mais l’époque est sombre. La délégation soviétique est la grande absente du Congrès ; les défenseurs de la culture juive sont visés par les purges staliniennes qui font, alors, de nombreuses victimes en URSS.
La barbarie nazie va bientôt s’étendre à l’Europe entière et anéantir une culture yiddish rayonnante.
Références
— Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel, 1987, Juifs révolutionnaires, Paris, Messidor/Éditions sociales.
— Brossat Alain, Klingberg Sylvia,1983, Le Yiddishland révolutionnaire, Paris, Éd. Balland