FAUX PAPIERS
Pour fournir de faux papiers, plusieurs organisations de Résistance juive vont coopérer. Citons, notamment, le Mouvement National contre le Racisme (MNCR), l’œuvre de Secours aux Enfants (OSE), les Éclaireurs Israélites de France, (EIF) le Réseau André de Nice et la section juive de la M.O.I.
De même, le réseau Plutus, fondé à Lyon, par Pierre Kahn-Farelle, dès 1941, fabrique des faux papiers.
Rapidement, « ce réseau comporte 50 permanents et 150 occasionnels et dispose d’un stock de 18000 timbres-cachets ».
Les transports de papiers et de tampons sont assurés par des agents de liaison parmi lesquels de nombreuses femmes. Le réseau est démantelé en mars 1944 à Lyon et en mai 1944 à Paris, à la suite d’arrestations.
L’engagement de certains employés de mairie, de commissariat, de préfecture va aussi jouer un rôle important dans cette entreprise. Enregistrer un acte de décès permet aussitôt d’utiliser une identité pour un résistant.
Enfin certains membres du clergé vont fournir des certificats de baptême, participant ainsi au sauvetage de nombreux enfants juifs. Ils vont aussi rédiger des certificats de travail, de domicile pour protéger des résistants ou des personnes recherchées par la police de Vichy.
La Cimade, comité issu des mouvements protestants de jeunesse, s’engage également dans une fabrication clandestine de faux papiers.
Tous savent les risques qu’ils encourent.
Mais c’est une question de vie ou de mort pour ceux qu’ils veulent sauver.
Références
— Dossin Chantal, 2018, Elles étaient juives et résistantes, Editions Sutton
— Kaminsky 2009, Adolfo Kaminsky Une vie de faussaire. Calmann – Lévy
— Sous la direction de Marcot François, 2006, Dictionnaire historique de la Résistance Bouquins