FTP-M.O.I. ZONE SUD
À Lyon, à l’été 1942, quelques anciens brigadistes de la guerre d’Espagne et des militants de la Jeunesse communiste se regroupent. Tous sont des Juifs étrangers. Ils forment le détachement « Carmagnole ».
En sus de « Carmagnole », se forme un second détachement, dit « Simon-Frid », du nom d’un combattant guillotiné en décembre 1943 mais ce détachement ne sera jamais au complet.
À Grenoble, le détachement « Liberté » (30 hommes) est constitué au printemps 1943.
Les actions sont nombreuses, dans les régions lyonnaise et grenobloise, contre l’occupant et le régime de Vichy.
À partir du Débarquement, « Carmagnole » et « Liberté » vont créer chacun un maquis, chaque structure réunissant plus d’une centaine de combattants et intégrant des Italiens, des mineurs polonais, et de jeunes Français fuyant le STO.
La liste de la centaine de morts de Carmagnole » et « Liberté » de 1942 à 1944 révèle que l’organisation repose essentiellement sur les immigrés juifs d’Europe de l’est.
À Toulouse, la 35e Brigade, dite « Brigade Marcel Langer » porte le nom de son commandant, juif polonais, ancien brigadiste, assassiné par Vichy. C’est une unité mixte. Elle est composée de 60 membres, principalement des Juifs d’Europe de l’est.
Les femmes, très impliquées, transportent les armes, filent les cibles et fabriquent les bombes.
Le bilan de la « Brigade » est impressionnant : sabotages de voies ferrées, d’usines, de dépôts de matériel allemand, attaques de convois allemands, exécutions de magistrats collaborateurs, de miliciens… Les combattants réussissent à créer un climat d’insécurité permanente pour l’ennemi.
À Marseille, le détachement Marat, devenu plus tard la compagnie Maurice Korsec, du nom de son jeune commandant juif, assassiné par les nazis à l’âge de 19 ans, est également très dynamique. Le 11 novembre 1942, lors de l’entrée des troupes allemandes à Marseille, une bombe détruit un camion allemand en plein centre de la ville. De très nombreuses autres actions vont suivre.
D’une manière générale, malgré leur faible effectif, les résistants FTP-M.O.I., à Paris comme au Sud, sont très efficaces dans leur lutte contre le nazisme et pour la liberté. Ils participent tous aux combats pour la Libération.
Références
— Collin, Claude in : F. Marcot (dir.) 2006, Dictionnaire historique de la Résistance : Ed. Robert Laffont.
— Ravine, Jacques (1973) La Résistance organisée des Juifs en France 1940 1944 : Ed. Julliard