GOUVERNEMENT PROVISOIRE DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE (GPRF)
Pour rétablir l’autorité républicaine, le GPRF envoie dans chaque grande région libérée un commissaire de la République qui se heurte parfois aux comités locaux de la Résistance. Les organisations résistantes disposent d’éléments armés pouvant être acquis aux communistes Pour parer ce « danger », le GPRF s’efforce d’incorporer ces éléments à l’armée régulière.
Le droit de vote accordé aux femmes est confirmé par l’ordonnance du 5 octobre 1944, sur proposition communiste. Le GPRF met également en place la sécurité sociale et les allocations familiales selon le programme du CNR.
Le GPRF poursuit la guerre et organise l’épuration pour éviter les dérives populaires (exécutions sommaires et tontes publiques des femmes soupçonnées de liaisons avec l’ennemi) L’épuration « légale, » exercée par des magistrats souvent pétainistes, se montre indulgente envers d’anciens collaborateurs des nazis tels, entre autres, René Bousquet, chef de la police de Vichy, organisateur des plus grandes rafles de Juifs-dont celle du Vel’d’Hiv-. Xavier Vallat, commissaire général aux questions juives, co-responsable de l’éviction des Juifs de la vie publique, de leur recensement et de la liquidation de leurs biens, condamné par la Haute Cour de justice, bénéficie d’une libération anticipée. Maurice Lagrange, l’un des rédacteurs des lois antisémites, demeure membre du Conseil d’Etat.
Le 21 octobre 1945, un référendum consacre la fin de la Troisième République.
Référence
Cartier Emmanuel, 2005, La transition constitutionnelle en France (1940-1945) : la reconstruction révolutionnaire d’un ordre juridique « républicain », Paris, coll. « Bibliothèque constitutionnelle et de science politique » (no 126).