GROUPES DE COMBAT de l'UJRE ET l'UJJ
Après le transfert en zone sud, à Lyon, de la direction nationale de la section juive, l’UJRE et l’UJJ organisent des « groupes de combat », à l’automne 1943. À la différence des combattants des groupes FTP-M.O.I. (créés en 1942), totalement clandestins en dehors des actions et rémunérés en tant que « permanents » par la Résistance, les membres des « groupes de combat » continuent à mener une vie civile familiale et professionnelle. Leurs actions, très risquées, vont des collages d’affiches, distributions de tracts, inscriptions sur les murs et prises de paroles, aux sabotages et aux actions armées où ils interviennent en renfort des FTP-M.O.I.(toujours très actifs au nord et au sud). Les plus aguerris peuvent, par la suite, y être mutés ; les « groupes de combat » constituent ainsi un vivier pour la Résistance armée proprement dite.
Ils sont conçus en trois détachements chez les adultes, quatre chez les jeunes.
Pour des raisons de sécurité, une structure en « triangle » est mise en œuvre : chaque groupe est constitué par trois équipes de trois membres chacune. De même à l’échelon supérieur, chaque détachement se compose de trois groupes.
D’après ce schéma on peut estimer l’effectif des « groupes de combat » de l’UJRE à environ quatre-vingts personnes («Denis», le responsable aux effectifs, évoque 70 à 80 personnes). De même, les groupes de l’UJJ totalisent une centaine de jeunes, environ.
En 1944 ces « groupes » participent aux combats de la Libération, notamment à l’insurrection de Villeurbanne.
L’UJRE mène une Résistance à la fois spécifiquement juive et totalement intégrée à la Résistance générale.
Membre du Front national de lutte pour la libération et l’indépendance de la France (l’une des organisations du CNR), l’UJRE par ses « groupes de combat » contribue activement, avec l’UJJ, à la lutte contre le nazisme et à la libération de la France.
Références
— Collin Claude, 1998, Jeune combat. Les jeunes Juifs de la M.O.I. dans la Résistance. Presses universitaires de Grenoble, « Résistances » (PUG)
— Courtois Stéphane, Peschanski Denis, Rayski Adam, 1989, Le Sang de l’étranger. Les immigrés de la M.O.I. dans la Résistance. Ed. Fayard