Jacques Kaminski
Dit Hervé
(1907-1978)
Jacques Kaminski, de son vrai nom Jankiel Unglik, naît le 6 octobre 1907, en Pologne, dans une famille juive ouvrière du village de Klobusk. Il doit quitter l’école dès l’âge de treize ans et devient apprenti-coiffeur.
Il adhère aux Jeunesses communiste à seize ans et émigre en Belgique puis, en 1930, en France où il se fixe.
Il milite à la M.O.I. dans la section juive. Il est secrétaire du « travail juif » et des « Amis de La Naïe Presse», le quotidien progressiste en langue yiddish fondé en 1934.
Pendant la guerre civile espagnole, Kaminski se rend en Espagne auprès des combattants juifs pour organiser le travail politique (dont l’action des cadres) et la communication de la compagnie Botwin (à travers ses publications).
Louis Gronowski, dirigeant national de la M.O.I., le nomme « responsable aux questions d’organisation ». Jacques Kaminski va faire partie du « triangle de direction » de la M.O.I. avec Louis Gronowski et Artur London.
En septembre 1940, Jacques Kaminski, Louis Gronowski et d’anciens responsables de la section juive de la M.O.I., créent l’organisation d’entraide illégale, « Solidarité », future Union des Juifs pour la Résistance et l’entraide (UJRE).
À la suite de la création, par les communistes, de l’Organisation spéciale (OS) de lutte armée contre l’occupant, en octobre 1940, Kaminski assure l’organisation de l’OS-M.O.I. en 1941.
Après l’unification, au sein des FTPF, des différentes organisations communistes combattantes, Kaminski est chargé de constituer les FTP-M.O.I. et en confie la direction militaire à Boris Holban au printemps 1942.
Il assure, pendant l’Occupation, les liaisons entre la direction nationale du PCF et les résistants de la M.O.I. Il travaille en étroite union avec Gronowski et Holban. La sûreté de son jugement et le bien-fondé de ses décisions sont reconnus unanimement.
En 1947, Kaminski retourne en Pologne où il intègre les services de sécurité. Au début des années 1950, il en est écarté mais chargé ensuite des rapports entre le Parti ouvrier unifié polonais (POUP) et les Partis communistes d’Europe occidentale.
Contrairement à son compagnon de route, Louis Gronowski, Jacques Kaminski reste en Pologne, où ils sont retournés tous deux après la guerre « pour y construire le socialisme » et il meurt à Varsovie le 12 juin 1978.
Références :
— Gronowski-Brunot Louis, 1980, Le dernier grand soir. Ed du Seuil.
— Courtois Stéphane, Peschanski Denis, Rayski Adam, 1994, Le Sang de l’Etranger Ed.. Fayard
— Photo: Diamant David Combattants, Héros et martyrs de la Résistance” Ed. Renouveau 1984