Jacques Kott
(dit Richard)
(1922-2014)
Jacques Kott, né Yitshok Kott, naît le 25 décembre 1922 en Pologne, à Kalisz.
Issue d’une famille pauvre, il poursuit cependant des études jusqu’au baccalauréat et milite dans un mouvement sioniste de gauche, l’Hachomer Hatzaïr.
La famille quitte le pays en raison d’importantes difficultés matérielles et rejoint l’oncle paternel en France, à Roanne, dans les années 1937-1938.
Jacques Kott apprend le français en lisant, il s‘interroge, au détour de ses lectures, sur le mouvement communiste et prend contact avec des militants du PCF. Lors de la signature du pacte germano-soviétique, il exprime son désarroi.
Dès le début de la guerre, il souhaite rejoindre la Résistance ; il distribue des tracts dans les boîtes aux lettres, mais dès la fin 1941, il est contraint d’aller travailler la terre pour ne pas être réquisitionné dans les compagnies de travailleurs étrangers.
Kott se rend à Lyon en 1942 et retrouve des résistants. Il est l’un des protagonistes, en septembre 1942, d’une première réunion clandestine consacrée à l’union des jeunes Juifs résistants.
Leur activité consiste, entre autres actions, à imprimer des tracts et à les diffuser, devant les cinémas, lors de l’anniversaire de la bataille de Valmy (victoire de l’armée française en septembre 1792 contre la Prusse) ou, par exemple, le 11 novembre (date de signature de l’armistice en 1918).
Le groupe se charge aussi de la fabrication de faux papiers ; Jacques Kott fabrique lui-même ses premiers faux papiers au nom de Jean-Jacques Cotte.
Jacques Kott est aussi agent de liaison en zone sud : il transporte documents et armes entre Lyon, Marseille, Grenoble…
Il participe également à des sabotages, notamment des rails de tramways, et prend la parole devant les usines.
Au printemps 1943, la résistance juive communiste des zones Nord et Sud se regroupe en un seul organisme. C’est une étape décisive : l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE) est née.
Simultanément, la section juive de la M.O.I. fonde l’Union de la jeunesse juive (UJJ) et Jacques Kott en devient l’animateur, à Lyon. Les militants de la Jeunesse juive communiste (JCJ) rejoignent l’UJJ. La nouvelle organisation vise le rassemblement des jeunes Juifs, sans distinction d’opinion politique.
Kott est chargé, à Lyon, de recruter, de former et d’organiser les groupes de combat de l’UJJ auprès de l’UJRE et des FTP-M.O.I. (Francs – Tireurs et Partisans de la M.O.I.). Il s’investit dans la lutte contre les persécutions raciales et la protection de la population juive en liaison avec le Mouvement national contre le racisme (MNCR).
Il se consacre parallèlement à la rédaction et la publication du journal clandestin de l’UJJ, Jeune Combat, dont il est le rédacteur en chef.
22 numéros sortent entre la fin 1942 et juillet 1944.
Jacques Kott meurt à Paris en 2014.
Références
— Wieviorka Annette, 1986, Ils étaient Juifs, résistants, communistes. Edition Denoël
— Interview vidéo de Jacques Kott. CHRD de Lyon
— Kott, Jacques, 2013, Combattant de l’ombre : de la Résistance juive aux procès staliniens. Ed. Syllepse