LÉGION DES VOLONTAIRES CONTRE LE BOLCHÉVISME (LVF)
Le recrutement s’avère difficile d’autant que les Allemands, méfiants vis-à-vis de volontaires sans expérience militaire, refusent près de 70 % des candidats. Sur 100 000 combattants prévus, 12000 sont enrôlés sous l’uniforme de l’armée allemande. Cette faiblesse traduit le rejet des Français envers l’armée nazie. Avec moins de 6500 combattants engagés, la France fournit le plus modeste contingent de volontaires de toute l’Europe collaborationniste. Ce contingent est composé de fascistes convaincus mais également d’aventuriers, de marginaux et de délinquants car la solde payée par l’État allemand est attractive (très supérieure à un salaire ouvrier français).
Après une semaine de combats meurtriers devant Moscou en décembre 1941, la LVF, réorganisée au printemps 1942, loin du front, cantonnée à la répression, affronte les partisans de la région de Briansk, aidant l’armée allemande (la Wehrmacht) et la Waffen SS (organisation nazie dévouée à Hitler) à incendier des villages entiers.
Un exemple : du 16 au 18 décembre 1942, en Pologne, à Kruszyna, huit légionnaires LVF participent à un pogrom et à l’assassinat de 113 Juifs.
En juillet 1944, Heinrich Himmler, haut dignitaire nazi, ordonne l’intégration des volontaires étrangers dans la Waffen-SS, où combattent déjà quelques Français depuis le 23 juillet 1943.
Fin 1943, au cours d’un meeting au Vélodrome d’Hiver de Paris, les membres de la LVF prêtent serment à Adolf Hitler. La dissolution officielle de la LVF a lieu le 1er septembre 1944. Le millier de légionnaires est affecté à la 33e Division SS Charlemagne, anéantie en Poméranie, début 1945.
Références
— Brunet Jean-Paul, 1986, Jacques Doriot. Du communisme au fascisme, Fayard.
— Ferro Marc, 1987, Pétain, Paris, Fayard.
— Carrard Philippe, 2011, Nous avons combattu pour Hitler, Paris, Armand Colin.