LES TROIS GRANDES FILATURES
En priorité, les BS sont chargées de la répression de la Résistance communiste. Des sections des BS sont présentes dans toutes les grandes villes françaises.
Elles sont d’abord constituées de volontaires, en général des policiers membres de partis collaborationnistes. Devant les difficultés de recrutement, de jeunes policiers viennent gonfler les effectifs.
Les unités des BS les plus importantes opèrent en région parisienne et sont responsables des 3 grandes filatures qui dévastent la section juive de la M.O.I.
La première filature débute en janvier 1943 pour se terminer le 18 mars 1943. Elle vise l’organisation des jeunes communistes juifs. 57 jeunes sont arrêtés et déportés à Auschwitz dont Henri Krasucki, Paulette Sliwka, Sam Radzinski, Rogerr Trugnan.
La seconde filature s’attaque à la branche politique de la M.O.I. qu’elle démantèle et anéantit. La traque commence le 22 avril 1943 et s’achève fin juin. 71 résistants sont arrêtés, torturés, exécutés ou déportés dont pratiquement tous les membres du détachement juif.
Parmi les déportés :
Idl Korman (convoi 60)
Alfred Besserman (convoi 60)
Chana Eva Goldgevicht (convoi 58)
Riwka Régine Grynberg (convoi 58)
Perla Paulette Kwater (convoi 58)
Enfin, la troisième filature est centrée sur les FTP-M.O.I. parisiens. Commencée le 26 juillet 1943, elle prend fin en novembre. Les arrestations s’élèvent officiellement à 56 combattants, dont Joseph Epstein, Missak Manouchian, Marcel Rayman, Olga Bancic.
Les trois grandes filatures menées par les « Brigades Spéciales » aboutissent à l’arrestation de 196 résistants, parmi lesquels 21 femmes, et à la dislocation meurtrière des FTP-M.O.I. En février 1944, une « affiche rouge » placardée sur les murs de Paris y présente des résistants de la 3ème filature, majoritairement Juifs immigrés, comme des assassins.
Missak Manouchian, Arménien, est considéré comme le chef du « groupe ».
Cette triple action a pour objectif la destruction totale et irrémédiable de la section juive de la M.O.I., et de tous les résistants communistes, Juifs ou non, mais dans un tract diffusé en mars 1944, l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (l’UJRE) réaffirme sa position : malgré la torture et malgré la mort, continuer le combat aux côtés du peuple français.
Références
— Rayski Adam : L’Affiche Rouge Mairie de Paris
— Courtois Stéphane, Peschanski Denis, Rayski Adam,1989, Le sang de l’étrange, Fayard.