Louis Gronowski
dit Lerman ou Brunot
(1904-1987)
Louis Gronowski naît à Wloklawek, en Pologne, dans une famille juive de petits épiciers ruinés. Lycéen révolutionnaire, il participe en 1922 à la création des Jeunesses communistes dans sa région, est arrêté en mai 1923 et emprisonné jusqu’en septembre 1924. Déchu de ses droits civiques, il décide, en 1926, après le coup d’Etat du dictateur Pilsudski, de quitter la Pologne. Il passe clandestinement en Allemagne, puis en Belgique où il milite. Il est expulsé vers la France en décembre 1929 et gagne sa vie en tant qu’ouvrier. Militant dynamique et cultivé, il est dès 1933, sur proposition du PCF, responsable de la direction de la section juive de la M.O.I. En 1934, il contribue activement à la création du quotidien yiddish La Naïe Presse, dont il deviendra rédacteur en chef. En 1935, atteint de tuberculose, il est envoyé en URSS quelques mois pour y recevoir des soins..
En 1937, il participe, à Paris, à l’organisation du Congrès international pour la défense de la culture yiddish.
En 1938, il est nommé, par le PCF, responsable national de la M.O.I. qu’il est chargé de réorganiser, dans la clandestinité, en août 1940.
En septembre 1940, il fonde, avec plusieurs militants progressistes juifs, une structure d’entraide, « Solidarité », issue de la section juive. « Solidarité » devient vite une organisation de Résistance.
Dès le mois d’octobre 1940, la M.O.I. dispose à Paris d’une direction solide. Elle est constituée d’un triangle : Louis Gronowski pour la politique, Jacques Kaminski pour l’organisation et d’Artur London pour la propagande.
Gronowski partage le contrôle des FTP-M.O.I. avec le comité militaire des FTP et doit, dorénavant, « se considérer comme membre du comité central du PCF ». La direction du Parti comprend la nécessité de regrouper toutes ses forces. Elle est consciente que la M.O.I. (et la section juive en particulier) est un réservoir de militantes et militants expérimentés et motivés.
En novembre 1941, Louis Gronowski remet à Jacques Duclos (dirigeant du PCF) le manuscrit de la brochure intitulée L’antisémitisme, le racisme, la question juive, amplement diffusée.
La guerre terminée, Louis Gronowski regagne la Pologne mais, chassé une nouvelle fois par l’antisémitisme, il revient en France et meurt à Paris en 1987.
Référence
Courtois Stéphane, Peschanski Denis, Rayski Adam, 1989, Le sang de l’étranger, Éd. Fayard