MARCHES DE LA MORT
Mais les nazis ont besoin de main d’œuvre et des déportés encore valides peuvent être « réutilisés » à la fabrication d’armement.
” Nous marchons toute la nuit, de la neige jusqu’aux genoux. Interdiction de s’arrêter au risque d’être abattu sur place ; nous faisons nos besoins en marchant. Les SS, inquiets de l’avancée des troupes soviétiques, accélèrent le rythme. Nos forces s’affaiblissent rapidement ; de nombreux cadavres jonchent la route. Après une nuit et une journée de marche, nous faisons un arrêt dans une grange… Puis nous marchons encore deux jours et trois nuits, parcourant plus de 250 kms jusqu’à la gare de Gross-Rosen où nous attend un train. On monte dedans. Ce sont des wagons à plates-formes découvertes. Une fine couche de neige couvre le sol et se transforme en eau quand nous prenons place… Huit jours environ après avoir quitté Auschwitz, nous arrivons au camp de Ravensbrück. C’est une vision de l’enfer sur terre… Ce ne sont que vermine, morts et excréments…”
Ainsi, Paulette Sarcey, jeune militante de la section juive de la M.O.I., relate-t-elle sa marche de la mort à laquelle ont été contraintes plusieurs dizaines de milliers de déportées.
Références
— Sarcey Paulette (avec Karen Taïeb) 2015, Paula, Survivre obstinément. Ed. Tallandier
— Lettre des résistants et déportés juifs, janvier 1995, N° 21.