MILICE FRANÇAISE
Le 8 août 1943, Joseph Darnand prête serment de fidélité personnelle à Hitler. Nombre de miliciens s’engagent dans la Waffen SS, organisation militaire nazie. En janvier 1944, la Milice est étendue au Nord de la France et compte 15 000 militants actifs. Elle coopère avec la police politique nazie, la Gestapo, et s’emploie à l’élimination physique des Juifs. Les miliciens assassinent partout en France. Ils s’attaquent aux maquisards (au plateau des Glières, notamment) ou jettent dans un puits plusieurs dizaines de Juifs réfugiés à St Amand -Montrond (Cher). Paul Touvier, chef de la Milice lyonnaise, est à l’origine de nombreux massacres. Il fait tuer des Juifs, individuellement ou par groupes. Il est le responsable, par exemple, de l’exécution de 7 otages juifs au cimetière de Rillieux (Ain). Il s’attaque aussi, entre autres cibles à l’emblématique Ligue des droits de l’Homme. Son président, Victor Basch, 80 ans, est assassiné avec sa femme.
La Milice supprime sauvagement des inconnus mais souhaite aussi atteindre des figures représentatives anti-nazies : Jean Zay, ministre progressiste et novateur du Front populaire ou Georges Mandel, homme politique conservateur -et résistant-sont assassinés en juin et juillet 1944.
Par une ordonnance du 9 août 1944, la Milice est dissoute par le gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Joseph Darnand, capturé en Italie, livré par les britanniques est condamné à mort et exécuté le 10 octobre 1945. En 1994, l’ancien chef de la milice lyonnaise, Paul Touvier, caché dans des institutions catholiques, est retrouvé, gracié puis condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour « crimes contre l’humanité ».
Références
— Azéma Jean-Pierre, 1990, « La milice », Vingtième Siècle : Revue d’histoire, no 28.
— Cointet Michel, 2013, La milice française, Paris, Ed. Fayard