Une Police aux questions juives (PQJ) est instituée à la mi-octobre en zone occupée et en zone dite libre. Dès la fin octobre 1941, elle appréhende plusieurs membres des Bataillons de la Jeunesse, dont quelques jeunes Juifs.
De nouvelles lois, en novembre 1941, restreignent davantage l’accès des Juifs aux emplois. Le 27 novembre, tous les parlementaires juifs, quelle que soit leur appartenance politique, sont déchus de leur fonction (les communistes l’ayant déjà été en 1940).
La campagne d’État anti-juive se répand avec la poursuite de l’exposition « Le Juif et la France » inaugurée en septembre.
En réponse, le Parti communiste publie, en novembre 1941, une brochure clandestine, diffusée à des milliers d’exemplaires, « L’antisémitisme, le racisme, le problème juif », rédigée par Louis Gronowski, responsable national de la M.O.I. En novembre, les attentats contre les Allemands se multiplient. De nouvelles mesures vont être prises à l’encontre des Juifs.
Sur ordre des Allemands, l’Union Générale des Israélites de France, (UGIF), est fondée le 29 novembre 1941. Des Juifs français sont nommés à sa direction.
Xavier Vallat, antisémite notoire, supervise cet organisme contrôlé par le Commissariat général aux questions juives créé quelques mois plus tôt par le gouvernement de Vichy.
Tous les biens des organisations juives sont automatiquement transférés à l’UGIF.
Tandis qu’un deuxième fichier des Juifs est établi par l’administration collaborationniste, l’Union Générale des Israélites de France élabore son propre recensement des Juifs qui réclament son assistance. En fait, l’UGIF choisit de pratiquer une stratégie du moindre mal qui consiste, estime-t-elle, à donner des gages à l’occupant et à sacrifier les Juifs étrangers pour protéger les Juifs français…
Pour les Allemands, il s’agit de mettre tous les Juifs sous surveillance et de les faire participer à leur propre extermination.
D’emblée, la section juive clandestine de la M.O.I. préconise l’engagement dans la clandestinité et l’action de défense. Elle accuse l’UGIF de « préparer le terrain à l’isolement des masses juives dans un ghetto ».
Dès le début 1941, les trois structures encore légales de la section juive de la M.O.I., le dispensaire, dirigé par Alfred Grant, les cantines populaires et Arbeter Orden (la société de secours mutuel) avaient déjà cessé leur activité. La section juive souhaitait éviter toute compromission avec l’occupant et redoutait d’éventuels pièges à arrestations.
Certains Juifs, extérieurs à la M.O.I., entrevoient le projet des nazis. Ils rejoignent alors ses organisations de Résistance comme « Solidarité » ou l’Union des Femmes Juives. D’autres organisations juives, telles l’Œuvre de Secours aux Enfants (OSE) ou les Éclaireurs Israélites de France (EIF), créent des sections clandestines de Résistance au sein à l’UGIF, à l’insu même de sa direction.

La Croix publie la liste des sénateurs et députés déchus de leur mandat parce que Juifs.

Unzer Wort du 1er nov. 1941 titre : « L’héroïque résistance soviétique réduit à néant les plans nazis. Le front colossal de l’Union soviétique, de l’Angleterre et de l’Amérique et de tous les peuples […] anéantira la bête hitlérienne. »

Affiche anti-gaulliste et antisémite publiée en novembre 1941 par l’Institut d’études des questions juives. L’IEQJ est alors financé par l’ambassade d’Allemagne.

Affiche de l’exposition antisémite « le Juif et la France » au Palais Berlitz à Paris, du 5 septembre 1941 au 15 janvier 1942, organisée par l’Institut d’étude des questions juives.

Alfred Grant

Article antisémite dans Le Matin, journal collaborationniste.

Attentat du 3 octobre 1941 contre la synagogue de la rue Sainte-Isaure (Paris, 18ème) commis par un mouvement fasciste (MSR).

Blocage des comptes postaux « juifs », le 29 octobre 1941, par la Direction des Postes de Dordogne.

Brochure dénonçant l’antisémitisme, rédigée par Louis Gronowski, éditée par le Parti communiste en nov. 1941.

Caricature antisémite (1941).

Carte d’identité d’étranger de Mina L. En zone non occupée, Vichy décide de faire tamponner les cartes des personnes de « race juive » de la mention « JUIF » en rouge.

Clandestinité

Couverture de la brochure communiste sur l’antisémitisme attribuée à Georges Politzer mais rédigée par Louis Gronowski et largement diffusée clandestinement par le PCF en novembre 1941.

Éclaireurs Israélites de France (EIF)

La Compagnie Thomson-Houston certifie que son employé juif ne sera pas en contact avec le public (1er novembre 1941).

Labarthe, préfet de la Dordogne, le 17 novembre 1941, réclame au commissaire de police de Périgueux la liste des Juifs français ou étrangers « indésirables « .

Le 26 septembre 1942, le Commissariat général aux questions juives organise l’ « aryanisation » des « entreprises juives » dans le Puy-de-Dôme.

Les propriétaires juifs de magasin ont l’obligation d’apposer sur leur devanture une affichette jaune portant l’inscription « Judisches Geschäft – Entreprise juive », en application de l’ordonnance allemande du 18 octobre 1940.

Lettre de l’OSE du 26 novembre 1941 certifiant la nomination de Charles Lederman comme Directeur du bureau de Lyon avec mission de travailler à la libération des enfants.

Magasin affichant la mention obligatoire « entreprise juive » (sans lieu ni date).

Œuvre de Secours aux Enfants (OSE)

Plan extrait d’un rapport sur la tentative d’évasion du camp de Pithiviers d’A. Majerholc en 1941. Ce dernier réussira une seconde tentative et sera FTP de juin à octobre 1944.

Police aux Question Juives (PQJ)

Procès-verbal de gendarmerie sur la tentative d’évasion d’Eljasz Szklarek du camp de Beaune-la-Rolande, le 3 novembre 1941.

Publication au Journal Officiel du 2 déc. 1941 de la loi du 29 nov. portant création de l’Union générale des Israélites de France (UGIF).

Publication au Journal officiel du 30 octobre 1941 de la loi du 28 octobre interdisant l’audition des radios étrangères, notamment la BBC.

Tract communiste destiné aux « Femmes françaises » à l’occasion du 11 novembre 1941.

Tract du Comité du Front national de la Jeunesse française appelant à manifester place de l’Étoile le 11 novembre 1941.

Union Générale des Israélites de France (UGIF)

Xavier Vallat





















