Le 7 décembre 1941, après l’attaque japonaise contre la base américaine de Pearl Harbor, les USA entrent dans le conflit. La guerre est, désormais, mondiale. Simultanément, les persécutions s’aggravent et s’accroissent : en France, la propagande nazie dénonce comme « Juifs » et « agents à la solde de l’espionnage anglo-saxon et russe » les auteurs des attentats anti-allemands. Le 12 décembre 1941, la police allemande et la police française opèrent une nouvelle rafle, dite rafle des notables, qui touche, pour la première fois, des Juifs de nationalité française : 743 Juifs sont arrêtés et transférés au camp de Compiègne-Royallieu avant d’être déportés à Auschwitz en mars 1942. Ce sera le premier convoi de Juifs français vers l’extermination. Le nazisme opère à tous les niveaux : selon un communiqué allemand, le projet de déportation à l’Est d’« un grand nombre d’éléments criminels judéo-bolchéviques » est activé.
Le 15 décembre 1941, 95 otages (dont 53 Juifs, principalement issus du camp de Drancy), sont exécutés près de Paris au Mont-Valérien et en province, à Caen, Fontevraud et Châteaubriant. Un nombre jamais atteint en un seul jour.
La Résistance est, selon les nazis et le gouvernement de Vichy, le fait des « indésirables » : les Juifs, les communistes et les étrangers qui, ensemble, représentent plus de la moitié des fusillés.
En s’attaquant à eux, Vichy et l’occupant tentent de les couper définitivement de la population française.
Tous les artisans de la presse juive communiste clandestine sont particulièrement ciblés par les nazis : Israël (Moshe) Bursztyn, l’ancien gérant de La Naïe Presse, l’un des 95 otages du 15 décembre 1941, est exécuté au Mont-Valérien et Rudolf Zeiler, l’imprimeur de Unzer Wort (Notre Parole), arrêté en octobre, y est fusillé le 19 décembre. L’année suivante, les rédacteurs Mounié Nadler et Joseph Bursztyn sont fusillés à leur tour.
D’autres rédacteurs et co-rédacteurs du journal seront appréhendés et mourront en déportation, notamment Aron Skrobek dit Kutner, Ephraïm Lipcer, Wowek Cyrzyk et nombre de diffuseurs et membres de l’appareil technique.
Face à cette répression, la section juive clandestine de la M.O.I. à Paris s’est renforcée, les Juifs participent de plus en plus nombreux aux actions de Résistance.
L’objectif politique de la section juive consiste, désormais, à accentuer la lutte contre l’occupant tout en rapprochant les travailleurs juifs d’origine immigrée des ouvriers français.
Entre septembre 1941 et octobre 1942, plus de 835 otages sont exécutés. L’occupant et Pétain s’emploient à provoquer un sentiment de peur chez les Français. Ces exécutions, au contraire, suscitent la haine envers les nazis et le gouvernement de Vichy. Elles vont amener à la Résistance de nouveaux combattants.

La Croix du 16 décembre 1941 publie les actions de représailles décidées par Otto von Stülpnagel à la suite des attentats de la Résistance communiste.

La Croix du 9 décembre 1941 rend compte des attaques japonaises en Extrême-Orient.

Le Matin, journal collaborationniste du 15 décembre 1941 publie les actions de représailles décidées par le chef des forces d’occupation allemandes, à la suite des attentats de la Résistance communiste.

Unzer Wort du 6 décembre 1941 dénonce les nouvelles lois anti-juives, et appelle à boycotter les entreprises travaillant pour l’Allemagne.

Après l’exécution de 100 otages par les autorités allemandes, L’Humanité du 19 décembre 1941 appelle à la lutte contre l’envahisseur.

Auschwitz, camp de concentration et d’extermination

Brouillon du discours du Président américain Franklin Delano Roosevelt prononcé au lendemain de l’agression japonaise du 7 déc. 1941.

Camp d’internement de Compiègne : les convois juifs

Camps d’internement en France avant la déportation à l’Est.

Copie de la lettre de M.Z à sa femme, avant son exécution au Mont-Valérien le 15/12/1941.

David Kutner

Des jeunes Juifs communistes de 16 ans sont devenus des combattants : témoignage de Paulette Sarcey (Slifke).

Enfant né en mai 1940, interné au camp de Rivesaltes, (Pyrénées-Orientales).

Enfants de la pouponnière du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales). France, 1941-1942 .

Enfants tziganes internés au camp de Rivesaltes, avant leur déportation.

Ephraïm Lipcer

Exécution d’otages

Femmes juives derrières les barbelés du camp de Gurs.

Fiche « famille de Fusillé » de B.Z né à Varsovie, français, fusillé comme otage le 15/12/1941 au Mont Valérien.

Fiche « famille de Fusillé » de M.Z, polonais, mobilisé en 1939, arrêté dans le 11ème arr., interné à Drancy fusillé comme otage le 15/12/1941 au Mont-Valérien.

Internés juifs au camp de Rivesaltes rassemblés en vue de leur déportation vers Drancy puis Auschwitz. France, novembre 1942.

Israël Bursztyn

Joseph Bursztyn

Le 11 décembre 1941, Franklin D. Roosevelt signe l’entrée en guerre des États-Unis contre l’Allemagne et l’Italie.

Le 8 décembre 1941, le président Roosevelt déclare devant le Congrès des États-Unis : « Hier, 7 décembre 1941, une date qui restera à jamais marquée dans l’Histoire comme un jour d’infamie ».

Le cuirassé USS Arizona en feu, torpillé par les avions japonais à Pearl Harbor, le 7 décembre 1941.

Les principaux artisans du journal clandestin Unzer Wort. Tous ont été victimes de la répression nazie.

Lettre du maire du 16ème arr. au préfet de la Seine concernant une rafle réalisée par les autorités allemandes.

Lettre du maire du 10ème arr. au préfet de la Seine concernant une rafle réalisée par les autorités allemandes.

Mounié Nadler

Navires de guerre détruits dans la rade de Pearl Harbor pendant l’attaque japonaise du 7 décembre 1941.

Ordonnance de la Préfecture de police du département de la Seine sur le « contrôle des Juifs » (10 décembre 1941).

Ordre de réquisition de l’appartement parisien d’un professeur juif au profit d’un général allemand.

Pouponnière du camp de Gurs.

Rudolf Zeiler


























