Le 7 décembre 1941, après l’attaque japonaise contre la base américaine de Pearl Harbor, les USA entrent dans le conflit. La guerre est, désormais, mondiale. Simultanément, les persécutions s’aggravent et s’accroissent : en France, la propagande nazie dénonce comme « Juifs » et « agents à la solde de l’espionnage anglo-saxon et russe » les auteurs des attentats anti-allemands. Le 12 décembre 1941, la police allemande et la police française opèrent une nouvelle rafle, dite rafle des notables, qui touche, pour la première fois, des Juifs de nationalité française : 743 Juifs sont arrêtés et transférés au camp de Compiègne-Royallieu avant d’être déportés à Auschwitz en mars 1942. Ce sera le premier convoi de Juifs français vers l’extermination. Le nazisme opère à tous les niveaux : selon un communiqué allemand, le projet de déportation à l’Est d’« un grand nombre d’éléments criminels judéo-bolchéviques » est activé.
Le 15 décembre 1941, 95 otages (dont 53 Juifs, principalement issus du camp de Drancy), sont exécutés près de Paris au Mont-Valérien et en province, à Caen, Fontevraud et Châteaubriant. Un nombre jamais atteint en un seul jour.
La Résistance est, selon les nazis et le gouvernement de Vichy, le fait des « indésirables » : les Juifs, les communistes et les étrangers qui, ensemble, représentent plus de la moitié des fusillés.
En s’attaquant à eux, Vichy et l’occupant tentent de les couper définitivement de la population française.
Tous les artisans de la presse juive communiste clandestine sont particulièrement ciblés par les nazis : Israël (Moshe) Bursztyn, l’ancien gérant de La Naïe Presse, l’un des 95 otages du 15 décembre 1941, est exécuté au Mont-Valérien et Rudolf Zeiler, l’imprimeur de Unzer Wort (Notre Parole), arrêté en octobre, y est fusillé le 19 décembre. L’année suivante, les rédacteurs Mounié Nadler et Joseph Bursztyn sont fusillés à leur tour.
D’autres rédacteurs et co-rédacteurs du journal seront appréhendés et mourront en déportation, notamment Aron Skrobek dit Kutner, Ephraïm Lipcer, Wowek Cyrzyk et nombre de diffuseurs et membres de l’appareil technique.
Face à cette répression, la section juive clandestine de la M.O.I. à Paris s’est renforcée, les Juifs participent de plus en plus nombreux aux actions de Résistance.
L’objectif politique de la section juive consiste, désormais, à accentuer la lutte contre l’occupant tout en rapprochant les travailleurs juifs d’origine immigrée des ouvriers français.
Entre septembre 1941 et octobre 1942, plus de 835 otages sont exécutés. L’occupant et Pétain s’emploient à provoquer un sentiment de peur chez les Français. Ces exécutions, au contraire, suscitent la haine envers les nazis et le gouvernement de Vichy. Elles vont amener à la Résistance de nouveaux combattants.
PEARL HARBOR
(1883-1945)
La défaite incite le Quartier général impérial japonais à se tourner vers les îles du Pacifique et l’Asie du Sud-Est. Un pacte de neutralité soviéto-japonais est signé le 13 avril 1941. Les Japonais prennent la décision d’accroître l’effort en Chine, de conquérir l’Indochine française, l’Indonésie néerlandaise, la Malaisie britannique et les Philippines sous protectorat américain. Les relations avec les États-Unis se détériorent totalement avec les sanctions économiques (dont l’embargo pétrolier) prises par Washington en juillet 1941. Conscients de leur infériorité industrielle face à la puissance économique américaine, les Japonais anéantiront d’un seul coup les forces militaires navales américaines.
Cette attaque lancée le dimanche 7 décembre 1941 contre la flotte américaine du Pacifique se déroule en deux vagues aériennes. Les pertes américaines sont considérables (2500 morts). Deux cuirassés et 188 avions sont détruits mais, fait décisif, les porte-avions américains, absents de Pearl Harbor, sont épargnés. L’attaque japonaise se solde par un échec.
L’isolationnisme américain s’effondre et le lendemain, le Congrès américain déclare la guerre au Japon. L’Allemagne nazie et l’Italie fasciste entrent en guerre contre les États-Unis le 11 décembre 1941. Au même moment, le Japon attaque les Philippines, envahit Hong Kong et débarque ses troupes en Malaisie.
Mais, du 4 au 7 juin 1942, la victoire des États-Unis contre le Japon, lors de la bataille aéronavale de Midway, au large des îles du même nom, met un terme à l’expansion japonaise dans le Pacifique.
Références
— Herail Francine, Esmein Jean, Macé François, Hiroyuki Ninomiya et Souyri Pierre, 1990, Histoire du Japon, Horvath, Paris.
— Kaspi André, 1987, Pearl Harbor : une provocation américaine ? L’Histoire, n° 101.
GUERRE MONDIALE
En Europe, l’Allemagne attaque d’abord la Pologne (septembre 1939), occupe le Danemark et la Norvège, puis la France (mai 1940) et affronte la Grande-Bretagne. Dans le même temps, l’allié italien d’Hitler enregistre un échec en Grèce ; l’Allemagne se voit dans l’obligation d’intervenir dans ce pays et en Yougoslavie. Le grand dessein hitlérien, une fois la France vaincue, consiste à conquérir un espace vital à l’est : le 22 juin 1941, a lieu l’opération Barbarossa (invasion de l’URSS).
De son côté, le Japon, autre allié d’Hitler, souhaite éliminer du Pacifique les forces navales des USA : le 7 décembre 1941, l’attaque par surprise de la base américaine de Pearl Harbor est lancée.
Dès lors, avec l’entrée en guerre des USA, la guerre devient véritablement mondiale : en Europe, en Afrique, au Moyen-Orient, en Chine, en Asie du Sud-Est et dans les océans Atlantique et Pacifique.
Les forces de l’Axe (principalement Allemagne, Italie, Japon) sous-estiment les puissances soviétique et américaine. Après la longue et meurtrière bataille de Stalingrad, remportée par l’URSS contre Hitler, l’Axe n’est plus en mesure de gagner la guerre.
La Seconde Guerre mondiale se caractérise par le nombre de victimes civiles : bombardements aériens sur les villes (25 000 morts à Dresde), représailles contre les civils suspectés d’aider les partisans, lutte implacable contre les résistants en France, génocide des Tziganes (150 000 à 200 000) et des Juifs (6 millions) à travers toute l’Europe.
En août 1945, les Américains expérimentent l’arme atomique contre le Japon (à Hiroshima et Nagasaki).
Une nouvelle période commence : la guerre froide entre les deux grands vainqueurs, États-Unis et URSS, que la création de l’ONU ne parvient pas à éviter.
Références
— Keegan John, 1988, La Seconde Guerre mondiale, Perrin.
— Ferro Marc, 2010, Questions sur la Seconde Guerre mondiale, coll. « Histoire ».
CAMP D'INTERNEMENT DE COMPIÈGNE : LES CONVOIS JUIFS
Le camp est divisé en trois parties :
— les prisonniers français politiques (communistes, résistants…) qui constituent 70 % des internés,
— les prisonniers anglo-saxons.
— et, dans la troisième partie, les ressortissants russes, les femmes, puis, de décembre 1941 à juillet 1942, les Juifs.
50 000 personnes sont déportées vers les camps nazis, entre juin 1941 et août 1944. Le 12 décembre 1941, une rafle de 743 hommes, Juifs français, dite rafle des notables, est menée à Paris par la police française et la gestapo. 300 Juifs internés de Drancy, transférés à la demande des autorités allemandes, complètent le contingent prévu.
Le 27 mars 1942, après 3 mois d’internement dans des conditions inhumaines, tous constituent le premier convoi qui, au départ de Compiègne, quitte la France en direction du camp de la mort d’Auschwitz. 1000 déportés juifs quittent Compiègne pour Auschwitz, le 5 juin 1942.
Le premier « convoi répression », composé de résistants, part le 6 juillet 1942 ; il s’inscrit dans la politique nazie contre le judéo-bolchevisme. La politique des otages est destinée à dissuader les résistants communistes, juifs ou non, de poursuivre leurs attaques contre des officiers et des troupes de l’armée d’occupation
En décembre 1942, le général Von Stülpnagel propose à Hitler la déportation de 1000 Juifs et 500 jeunes communistes vers l’est de l’Europe.
Entre juin 1941 et août 1944, 28 convois principaux partent de la gare de Compiègne conduisant près de 40000 internés politiques vers les camps nazis d’Auschwitz, Mauthausen, Buchenwald, Ravensbrück, Dachau…
Référence
Husser Beate, Besse JP, Leclère-Rosenzweig F. 2007, Frontstalag 122-Compiègne-Royallieu. Un camp d’internement allemand dans l’Oise. 1941-1944, Ed. Archives départementales de l’Oise.
AUSCHWITZ, CAMP DE CONCENTRATION ET D’EXTERMINATION
D’autres camps de travail forcé alentour vont contribuer également au développement de l’économie allemande.
En 1941, Himmler ordonne la construction d’un camp spécifique, destiné à l’extermination massive des Juifs d’Europe, sur le site du village voisin de Birkenau. Après divers essais sur les prisonniers de guerre, le gaz Zyklon B (un insecticide puissant) est utilisé par les nazis pour éliminer les déportés.
À partir de juillet 1942, les médecins nazis pratiquent la sélection à l’arrivée au camp : les déportés valides, rasés et tatoués d’un numéro matricule, sont envoyés au travail, les vieillards, les faibles, les femmes enceintes et les enfants à la mort.
Un chemin de fer aboutit au camp et en un jour, on peut décharger les victimes, en gazer 3 000 et en brûler près de 4 800.
R. Höss, commandant du camp, organise industriellement la mise à mort en trois temps : une zone de déshabillage (vêtements, chaussures, lunettes, prothèses dentaires sont récupérés, triés et destinés à la population allemande), une zone de gazage et une zone de fours crématoires.
Les médecins du camp effectuent des recherches « scientifiques » pour l’anéantissement biologique des populations non aryennes. Les nourrissons, les jumeaux, les nains, les femmes enceintes servent de « cobayes » aux manipulations génétiques du docteur Mengele.
Fin novembre 1944, face à l’avancée des armées alliées, Himmler donne l’ordre de détruire toutes les preuves du génocide et de démanteler les installations de mise à mort. Le 17 janvier 1945, le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau est évacué. La « marche de la mort » entraîne sur les routes 58 000 déportés vers un camp de concentration éloigné. Ils avancent plusieurs jours dans le froid et la neige, sans nourriture. Beaucoup meurent en chemin, abattus par les nazis ou épuisés.
Au moins 1,3 million de personnes sont déportées à Auschwitz-Birkenau. Près d’un million de Juifs d’Europe y sont assassinés (dont 69 000 Juifs de France) ainsi que des Tziganes. Les Juifs représentent 90 % des victimes. Le camp d’Auschwitz-Birkenau n’est pas le seul centre de mise à mort mais il est devenu le symbole de la barbarie nazie. Il est libéré par l’Armée rouge le 27 janvier 1945.
Référence
Mémorial de la Shoah, 2011, Enseigner la Shoah. Étude de cas : le complexe d’Auschwitz-Birkenau.
JUDÉO-BOLCHÉVISME
Avant de gagner d’autres pays, dont la France, c’est d’abord en Russie que prospère le fantasme. En 1881, au lendemain de l’assassinat de l’empereur Alexandre II, les Juifs, dénoncés comme coupables du crime, sont victimes de pogroms ravageurs. En 1901, le texte Les Protocoles des Sages de Sion, faux rédigé par la police secrète du Tsar, décrit une machination associant des éléments antinomiques, capitalisme et révolution sociale, pour l’édification d’un « pouvoir juif mondial ». Sont amalgamés un supposé « complot juif » d’asservissement du monde et le marxisme, doctrine de justice sociale qualifiée de « juive ».
Après la révolution d’Octobre 1917, l’antisémitisme constitue un axe central de la propagande russe antirévolutionnaire : Lénine, Trotski et la plupart des dirigeants bolcheviks (futurs communistes) sont présentés comme les agents de la « conspiration juive internationale ».
Pour les uns, le Juif est l’homme lié à la Banque mondiale, pour d’autres, le Juif est l’inverse : un militant égalitaire. À abattre dans les deux cas.
Le mythe du judéo-bolchevisme anime la propagande nazie, avant et après 1933. Le 11 septembre 1935, Hitler impose en Allemagne les lois raciales antijuives de Nuremberg.
Dès 1940, dans la France collaborationniste occupée par les nazis, les Juifs sont officiellement persécutés. En 1941, l’exposition violemment antisémite Le Juif et la France, développe largement le thème du judéo-bolchevisme. À partir de mars 1942, une exposition itinérante d’affiches intitulée Le Bolchevisme contre l’Europe parcourt le pays. En février 1944, l’Affiche rouge placardée sur les murs, expose à tous l’obsession meurtrière judéo-communiste des nazis et des collaborateurs.
Références
— Taguieff Pierre-André, 2008, La Judéophobie des Modernes : des Lumières au Jihad, Paris, Ed. Odile Jacob.
— Winock Michel, 2004, Nationalisme, antisémitisme et fascisme en France, Ed. du Seuil, 2004.
EXÉCUTIONS D'OTAGES
Le gouvernement de Pétain ne disposant pas d’un nombre suffisant d’otages résistants, décide d’y adjoindre 51 internés juifs : 44 sont issus du camp de Drancy, 4 du Fort de Romainville et 3 de la prison du Cherche-Midi.
Ils ont presque tous été arrêtés pour activités « judéo-communistes » ou distribution de tracts « communistes ».
31 sont fichés “communistes”, 5 “M.O.I.”, 2 “Presse clandestine juive” et 1 “communiste de « Solidarité »”.
La moitié d’entre eux ont été appréhendés entre le 19 et le 23 août 1941 après avoir été « convoqués » dans des commissariats parisiens.
Le 15 décembre 1941, 95 résistants sont fusillés, 69 au Mont-Valérien à Suresnes, 13 à Caen, 9 à la Blisière près de Châteaubriant et 4 à Fontevraud.
Les 3/4 des otages fusillés au Mont-Valérien le 15 décembre 1941 sont juifs. C’est la première exécution de masse au Mont-Valérien.
Références
— Klarsfeld Serge, 2010, Les 1007 fusillés du Mont-Valérien parmi lesquels 174 Juifs Ed. FFDJF
— Wieviorka Annette, Grande Antoine, Klarsfeld Serge, 2020, Conférence du 17 décembre 2020 au Mont Valérien en hommage aux fusillés du 15 décembre 1941.
Israël Bursztyn
(Mosche ou Moïse)
(1896 –1941)
Né le 7 janvier 1896 à Varsovie dans une famille juive polonaise de huit enfants, Israël Bursztyn commence très jeune à travailler comme apprenti chez un ébéniste de Varsovie.
Au début de la guerre de 1914, les Allemands l’envoient dans les mines d’Essen, où il participe aux grèves revendicatives de 1916-1917 aux côtés des ouvriers allemands. Après la paix de Brest-Litovsk (signée par le gouvernement russe, l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie), il retourne à Varsovie, adhère au Parti social-démocrate et est aussitôt arrêté et incarcéré. Une fois libéré, il retourne en Allemagne, à Essen, où il adhère à l’Union Spartakus, organise ses camarades immigrés et crée le mouvement culturel juif Lumière, Il est condamné à six ans de réclusion pour sa participation au soulèvement Spartakus de novembre 1918, mais il réussit à s’évader et regagne la Pologne où il est mobilisé en 1919.
Arrivé en France en avril 1922, il s’installe dans le 20ème arrondissement de Paris avec sa femme, Yochwet Brand, dont il a deux fils.
En 1927, il s’installe dans le 11ème arrondissement comme tourneur sur bois.
Il obtient la nationalité française par naturalisation en août 1930.
La crise de 1930 le contraint à devenir vendeur en bonneterie sur les marchés.
Militant syndicaliste, trésorier de l’Union des travailleurs artisans et marchands forains de la CGTU, il est président de l’Amicale des marchands forains et petits commerçants juifs. Membre de la section juive de la M.O.I., il est administrateur du journal en langue yiddish, La Naïe Presse dès sa création en 1934 et de la Société des éditions ouvrières juives qui publie aussi des livres et des brochures.
À la déclaration de la guerre, il est mobilisé mais rentre rapidement à Paris. Militant de « Solidarité », organisation clandestine issue de la section juive de la M.O.I., il participe dans son appartement, à la confection de colis pour les internés de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande. Au cours de la première rafle de Juifs opérée dans le 11ème arrondissement, le 20 août 1941, il est arrêté par la police française et interné au camp de Drancy. En représailles aux attentats de novembre 1941, les autorités allemandes ordonnent l’exécution de cent otages communistes, juifs, dont 53 juifs extraits de Drancy.
Israël Bursztyn est l’un des 95 otages fusillés par les Allemands au Mont-Valérien, le 15 décembre 1941.
Références
— Le Maitron, par Lynda Khayat
— Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel, 1987, Juifs révolutionnaires. Éd. Messidor. Éditions sociales.
— Diamant David, 1971, Les Juifs dans la Résistance française 1940-1944 (Avec ou sans armes). Le Pavillon Roger Maria éditeur.
—Photo : CDJC (DR)
LA NAÏE PRESSE
Si la priorité du journal est la lutte contre le fascisme, les informations centrées sur le dynamique réseau associatif culturel et social de la section juive de la M.O.I. sont nombreuses. La NP devient le quotidien d’expression yiddish le plus lu en Europe. L’équipe de rédaction comprend, entre autres, Mounié Nadler, Israël Hirszowski, Louis Gronowski, G. Kenig et Adam Rayski.
L’association des “Amis de La Naïe Presse” diffuse et soutient le journal.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, La Naïe Presse se situe, comme toujours, « aux côtés du peuple français ». Après son interdiction, elle reparaît ponctuellement le 15 juillet 1940 sous un nouveau titre, Unzer Wort (ou Unzer Vort). À partir du 29 septembre 1940, et pendant toute l’Occupation, 90 numéros clandestins sont régulièrement publiés en yiddish, sous ce titre qui devient en français Notre parole au nord et Notre voix, au sud. Le journal diffuse des consignes de sécurité, informe sur les crimes des nazis et de Vichy et appelle à la lutte armée dans la Résistance.
Par exemple, Unzer Wort, Notre parole et Notre voix se font l’écho du soulèvement du ghetto de Varsovie ignoré en France et appelle à intensifier le combat contre les nazis.
Porte-parole de l’organisation clandestine de Résistance « Solidarité » issue de la section juive, puis de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE), La Naïe Presse (devenue Unzer Wort) est victime de la persécution nazie. De nombreux responsables, rédacteurs, imprimeurs, diffuseurs sont torturés, exécutés, déportés.
La Naïe Presse, journal progressiste, reparaît après guerre sous son titre originel et touche la population juive yiddishophone rescapée et proche de l’idéal de la Résistance. Une page en français complète bientôt l’édition du quotidien. En mai 1965, Marceau Vilner crée un organe entièrement en langue française : La Presse nouvelle hebdo (PNH), qui devient en 1982 le mensuel La Presse nouvelle magazine (PNM). Faute de lecteurs lisant encore le yiddish, La Naïe Presse disparaît en 1993.
Références :
Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel, 1987, Juifs révolutionnaires, Messidor/Éditions Sociales.
Rudolf Zeiler
(1887-1941)
Rudolf Zeiler naît à Kletscheding, un village tchèque de l’Empire austro-hongrois, le 10 mars 1887.
À Paris, il dirige une imprimerie dans le 11ème arrondissement. Il travaille pour le PCF dès 1930.
Il imprime clandestinement, pour les organisations ouvrières, des tracts, appels et papillons.
Dès le début de l’Occupation, il se met au service de la presse clandestine juive : notamment, Unzer Wort (Notre parole). Des milliers de tracts en français et en yiddish sortent également de son imprimerie.
Après l’attaque des armées nazies contre l’Union soviétique, des intellectuels juifs soviétiques constituent un Comité antifasciste juif. Le 24 août 1941, à Radio Moscou, le poète David Bergelson lance un vibrant appel, reproduit, en yiddish, par la section juive clandestine de la M.O.I. Il a pour titre : « Le grand meeting de Moscou. Appel à tous les Juifs du monde entier. Il faut lutter contre le fascisme et être un partisan qui ne se rend jamais ».
Un millier de tracts, reproduisant ce texte et prêts à la distribution, sont découverts dans l’atelier de Rudolf Zeiler, ainsi qu’un cliché destiné au tirage de Unzer Wort. Les policiers arrêtent Zeiler le 29 octobre 1941. L’atelier est mis à la disposition des nazis.
Livré aux autorités allemandes, Rudolf Zeiler est condamné à mort par le tribunal allemand du Gross Paris le 16 décembre 1941, pour « activité en faveur de l’ennemi ».
Il est fusillé au Mont-Valérien le 19 décembre 1941.
Le journal collaborationniste Le Matin publie, le 25 décembre, un Avis annonçant l’exécution de trois hommes, dont Rudolf Zeiler.
Après la Libération, il est homologué sous-lieutenant FFI à titre posthume, par le ministère des Anciens Combattants et Victimes de guerre.
Son nom figure sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien.
Références
— Le Maitron, par Daniel Grason et Marie-Cécile Bouju.
— Diamant David, 1984, Combattants, Héros et Martyrs de la Résistance : biographies, dernières lettres, témoignages et documents : Édit. Renouveau.
UNZER WORT
Unzer Wort reparaît, à intervalles assez réguliers, à partir du 29 septembre 1940.
Par la suite, la version française, en zone nord, a pour titre Notre Parole, la parole de l’opposition des Juifs progressistes au fascisme et à l’antisémitisme.
Principal organe de la Résistance juive sous l’Occupation, le journal dénonce (en yiddish et en français) les internements massifs de Juifs étrangers, les mesures discriminatoires prises contre les Juifs et lance des appels à la Résistance.
Fin mars 1941, les premières arrestations de Juifs communistes ont lieu à Paris. Huit militants sont appréhendés, dont Isidore Fuhrer, chez qui on découvre une machine à écrire à caractères hébraïques (utilisés en yiddish) et un stencil destiné à Unzer Wort.
Dès le 8 août 1941, un numéro de Unzer Wort exhorte « les masses populaires juives » à aller « comme toujours, main dans la main avec le peuple français dans la lutte contre le fascisme, pour une France libre » où les Juifs, seront des « citoyens libres. »
Le 24 août 1941, des intellectuels et des artistes juifs d’URSS révèlent sur les ondes de Radio Moscou les massacres de masse perpétrés contre les Juifs à l’Est et appellent les Juifs du monde entier à intensifier leur combat contre le nazisme. L’appel est publié le 1er septembre 1941 en France grâce à un numéro spécial d’Unzer Wort imprimé chez Rudolf Zeiler.
En juin 1942, à Lyon, paraissent l’édition de la zone Sud de Unzer Wort et sa version française, Notre Voix.
90 numéros de Unzer Wort sont publiés à la fois en yiddish et en français, entre 1940 et 1944.
Des militants juifs sont exécutés pour avoir propagé des idées communistes et antinazies. Les animateurs de la presse clandestine juive sont particulièrement visés : une trentaine d’entre eux sont fusillés ou déportés.
Référence
Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel, 1987, Juifs révolutionnaires. Messidor/Éditions sociales
Mounié Nadler
(1908-1942)
Samuel Mounié Nadler naît le 27 octobre 1908 en Pologne, à Gliniany, dans une famille juive très pratiquante.
Il fréquente l’école rabbinique, devient secrétaire du rabbin Shapiro, député du parlement polonais, et publie des textes poétiques dans le journal Der Yud, émanation du parti religieux Agouda.
À partir de 1932, Nadler se détache de son milieu et adhère au groupe d’écrivains progressistes de Varsovie Di literariche tribune (La Tribune littéraire).
Les difficultés économiques et l’antisémitisme le poussent à s’exiler en France. Après avoir obtenu un diplôme d’ingénieur en électronique, il est de nouveau tenté par le journalisme.
Membre de la section juive de la M.O.I., il devient l’un des rédacteurs les plus marquants du journal progressiste de langue yiddish, La Naïe Presse, créé en 1934. Il occupe à la fois les postes de secrétaire de rédaction, reporter, critique ou polémiste sous différentes signatures.
En 1934, Nadler publie en yiddish un poème prémonitoire dont suit un extrait :
« Qu’ils posent cent scellés
Qu’ils mettent des serrures aux portes
Et confisquent mille fois.
Tant qu’il y aura du sang dans nos veines
Et du papier,
Ta voix, ma presse révolutionnaire
Ne se taira pas
On imprimera, on imprimera, sans relâche
Partout.
Sur les presses, sur les machines à écrire, sur les pierres
À lithographier et à polycopier.
Dans les réduits, les caves, les greniers.
Dans les forêts, dans les granges et dans les terrains
vagues.
Et demain notre journal de nouveau paraîtra. »
En septembre 1940, il est l’un des cofondateurs de l’organisation illégale d’entraide puis de Résistance, « Solidarité ». Il s’emploie à organiser les intellectuels juifs immigrés dans la clandestinité et il poursuit ses activités de journaliste en qualité de rédacteur en chef de Unzer Wort, l’édition clandestine de La Naïe Presse interdite ; il écrit également dans la version française Notre Voix.
C’est lui qui a la charge du premier numéro du bulletin clandestin J’accuse qui révèle au plus grand nombre les crimes dont les Juifs sont les victimes.
En mai 1942, deux membres de l’Organisation spéciale du Parti communiste (l’OS) sont tués lors d’une manipulation accidentelle d’explosifs. La Gestapo, alertée, redouble sa traque contre les résistants, juifs et communistes, et ses attaques contre la presse juive clandestine. Nadler est arrêté, incarcéré à la Santé, puis au camp de Compiègne. Il est exécuté comme otage le 11 août 1942 au Mont-Valérien.
Référence
Diamant David, 1962, Héros juifs de la Résistance française. Éd. Renouveau.
Joseph Bursztyn
(ou Josef ou Szmul ou Szmuel)
(1912-1942)
Joseph Bursztyn naît le 1er octobre 1912 en Pologne, à Piaski. Il rejoint le groupe des Jeunesses communistes de sa ville natale. Joseph Bursztyn obtient brillamment son baccalauréat puis il gagne la France pour poursuivre, à Reims, des études de médecine. Il devient l’un des dirigeants de l’organisation étudiante Combat.
Durant la guerre d’Espagne, membre du Comité d’accueil des volontaires, il examine les candidatures à l’engagement dans les Brigades internationales.
Après trois années d’études à Reims, il vient à Paris avec sa femme, Marie, pour terminer ses études. Devenu médecin, il continue à militer activement dans plusieurs organisations progressistes.
Lorsque la guerre éclate en 1939, il s’engage dans l’armée française pour lutter contre le nazisme et est envoyé dans un hôpital militaire.
Après sa démobilisation, il prend part aux côtés du poète et journaliste Mounie Nadler, à la création en 1941 d’un Comité d’intellectuels lié à l’organisation clandestine « Solidarité », émanation de la section juive de la M.O.I. Il rédige, avec Wowek Cyrzyk, Notre Voix et Notre Parole ainsi que de nombreux appels et tracts destinés aux intellectuels. Dès le 12 juillet 1941, il est recherché par les inspecteurs de la 3ème section des Renseignements généraux, à la suite de l’arrestation d’Abraham Erlich, médecin communiste, avec qui il est en contact.
Des inspecteurs de la Brigade spéciale de la préfecture de police l’arrêtent le 26 avril 1942, au moment où il se présente au domicile de la militante communiste, Masja Lew, chargée du TA (Travail allemand).
Son interrogatoire, permet à la police d’établir ses liens avec le docteur Aimé Albert, membre de l’Organisation spéciale (OS), groupe armé clandestin du Parti communiste. Joseph Bursztyn est accusé d’être en relation avec les membres du deuxième détachement des FTP-M.O.I., Hersch Zimmermann et Salek Bot, décédés tous deux la veille de son arrestation dans l’explosion de la bombe qu’ils mettent au point dans leur laboratoire. Il est incarcéré sur ordre des autorités allemandes. Lui et six autres de ses camarades appréhendés dans la même affaire, inscrits le 7 août 1942 sur une liste d’otages établie par l’occupant, sont emmenés par la police allemande puis transférés à la police française.
Joseph Bursztyn fait partie des 88 communistes fusillés par les Allemands le 11 août 1942 au Mont-Valérien.
Dans un article encadré de noir, le n° 10 de Notre Voix (publication clandestine de la section juive de la M.O.I. datée d’octobre 1942) annonce l’exécution « par les bandits nazis » de Mounie Nadler et de Joseph Bursztyn (docteur en médecine, dirigeant des Étudiants et Intellectuels juifs).
Références
— Le Maitron, par Lynda Khayat
— Diamant David, 1984, Combattants, Héros et Martyrs de la Résistance : Éditions Renouveau.
— Photo : APPP (DR)
David Kutner
(1899-1943)
David Kutner, naît Aron Skrobek, en Pologne, à Zychlin, le 18 janvier 1899, dans une famille nombreuse et pauvre, qui va s’installer à Varsovie. Dès l’âge de onze ans, il doit travailler dans un atelier de cartonnage.
Membre du syndicat (illégal) des ouvriers du Papier à l’âge de quatorze ans, il devient en 1919 délégué des ouvriers du Papier au Conseil des ouvriers et soldats de Varsovie, puis, trois ans plus tard, secrétaire du syndicat du Textile. Autodidacte et bon orateur, il donne des conférences pour les militants syndicaux et crée des institutions culturelles : une chorale, un orchestre, un cercle dramatique… Membre du Parti socialiste juif, le Bund, il le quitte pour le Parti communiste clandestin, travaille à créer un groupe de langue yiddish et devient l’un des membres du bureau juif attaché au Comité central.
Arrêté, Aron Skrobek est envoyé au camp de concentration de Kartus-Bereza où il passe dix-sept mois. Libéré sous caution grâce à une collecte syndicale, il émigre à Paris en 1936, où il s’intègre au mouvement progressiste juif, devenant rédacteur du journal en yiddish La Naïe Presse (Presse nouvelle). Responsable de l’organisation « Les amis de la Presse nouvelle », il rédige en yiddish une brochure, publiée en 1936, sur le camp de Bereza où sont internés huit mille prisonniers politiques, diffusant ainsi les informations sur la terreur blanche en Pologne.
À la déclaration de la guerre, Aron Skrobek s’engage dans l’armée française.
Dès novembre 1940, il participe à la fondation et à la direction de l’organisation clandestine « Solidarité ». Rédacteur de la presse clandestine juive, il organise en 1941 des manifestations devant le camp de Beaune-la-Rolande, à la Maison du prisonnier, devant le siège de la Croix-Rouge. Il est également à l’initiative d’autres manifestations, notamment, contre le port de l’étoile jaune, devant Drancy.
Arrêté sur dénonciation le 16 décembre 1942, Aron Skrobek est emprisonné à la prison du Cherche-Midi où il est interrogé avec brutalité. Le 16 mars 1943, il est transféré au fort de Romainville, sous contrôle allemand. Il est déporté le 15 juillet 1943 au camp de concentration de Natzweiler-Struthof dans les Vosges où, dès son arrivée, il est torturé puis fusillé par les soldats allemands le 21 juillet 1943.
Références
— Le Maitron, Claude Pennetier
— Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel, 1987, Juifs révolutionnaires : Éditions Messidor/Éditions Sociales.
— Diamant David, 1984, Combattants, héros et martyrs de la Résistance. Éditions Renouveau
— Photo : Cliché CERD. (DR)
Ephraïm Lipcer
(Dit Émile Féraud, André Lemonnier)
(1910 – 1943)
Né le 6 juillet 1910, en Pologne, à Suwalki, dans une famille juive, Ephraïm Lipcer suit sa scolarité au lycée de Radom et obtient le baccalauréat. Il émigre en France en 1929, espérant poursuivre des études universitaires à Montpellier, mais il doit les abandonner en raison de difficultés financières. Lipcer travaille très vite comme agent de publicité du journal en yiddish La Naïe Presse (la Presse nouvelle), éditée par la section juive de la M.O.I. Il épouse Gnisia Breynazin et s’installe avec elle à Paris. Il obtient la nationalité française par décret le 30 décembre 1937. A la déclaration de la guerre, il est mobilisé. Après sa démobilisation, il écrit dans la publication antiraciste J’Accuse, éditée en français, et le journal Unzer Wort (Notre Parole) édité en yiddish, tous deux clandestins.
Il rejoint l’organisation clandestine juive « Solidarité » dont il est un membre très actif. Il développe des activités illégales, comme par exemple la vente de gants, pour alimenter la caisse de l’organisation. Signalé aux Renseignements généraux dès janvier 1942 pour commerce illicite, il est introuvable. Sous les noms d’Émile Féraud et André Lemonnier, il poursuit ses activités clandestines de Résistance. Il déménage au 2 Impasse du Maroc (20ème arr.) et devient permanent de la section juive illégale de la M.O.I.
Pendant plusieurs semaines, les policiers de la Brigade spéciale 2 filent des membres de la M.O.I. et notent tous leurs rendez-vous. Lipcer surnommé Maroc est suivi et son logement clandestin découvert. Comme il ne prend pas conscience de la longue filature dont il est l’objet, la police peut ainsi repérer et identifier de nombreux militants..
L’arrestation d’Ephraïm Lipcer s’effectue le 2 juillet 1943. Dans son logement, les policiers découvrent ses faux papiers, deux feuillets de rendez-vous, onze feuillets d’adresses et un carnet. Interrogé avec brutalité, dans les locaux des Brigades spéciales, Ephraïm Lipcer est interné à Drancy sous le matricule 3200. C’est par le convoi 58 qu’il est transféré le 31 juillet 1943 à Auschwitz où il meurt.
Ephraïm Lipcer a été rendu responsable de l’arrestation de résistants.
Il s’agit plus vraisemblablement des conséquences de la filature menée par les policiers des Brigades spéciales.
Le nom de Lipcer (avec le prénom Sylvain) et celui de sa femme, Gnisia Lipcer, déportée dans le même convoi, figurent sur le mur du Mémorial de la Shoah à Paris.
Références
— Le Maitron, par Daniel Grason
— Wieviorka Annette, 1986, Ils étaient juifs, communistes et résistants. Edition Denoël.
— Photo : archives du PCF (DR)
Philippe Pétain
(1856-1951)
Philippe Pétain, né le 24 avril 1856, est militaire de carrière. Il s’illustre pendant la Première Guerre mondiale, notamment lors de la bataille de la Marne en septembre 1914, puis lors de la bataille de Verdun en 1916.
Il est élevé à la dignité de maréchal de France en 1918.
Commandant en chef des forces françaises, il jouit, après la guerre, d’un réel prestige.
Considéré comme un homme providentiel au début du conflit avec l’Allemagne nazie, il est appelé au gouvernement le 17 mai 1940 et rejette la responsabilité de la guerre sur les forces républicaines. Le 17 juin, Pétain, qui vient d’être nommé président du Conseil, demande l’armistice à l’Allemagne hitlérienne. En riposte, le 18, depuis Londres, de Gaulle lance son appel à la résistance.
L’armistice est signé le 22 juin 1940. Le 10 juillet, Pétain s’octroie le titre de « chef de l’État français ». La France est, globalement, séparée en 2 zones par les nazis qui occupent la zone nord. Pétain s’installe à Vichy, en zone sud, dite « libre ». La République française est remplacée par un Etat autoritaire qui prône la « révolution nationale ». Sa devise : « Travail, Famille, Patrie ». En octobre 1940, Pétain entérine, avec Hitler, la collaboration d’État avec l’Allemagne nazie.
Le gouvernement de Pétain détruit toutes les institutions républicaines. Il s’attaque aux étrangers, aux francs-maçons, aux communistes, aux résistants et aux Juifs. Il devance les exigences des Allemands et met très vite en place une législation antisémite qui se durcit, loi après loi. Le 1er statut des Juifs en octobre 1940 et le 2nd statut en juin 1941, calqués sur les lois allemandes de Nuremberg, sont des préludes à la déportation. Les Juifs sont fichés, épiés, menacés, dénoncés, dépouillés de leurs biens et privés de leur travail.
Le camp de transit de Drancy devient la plaque tournante de la politique d’extermination menée par les nazis avec la complicité du gouvernement pétainiste
Les rafles se multiplient. La police française, aux ordres de Vichy, participe activement, voire prend l’initiative des traques. La « milice française », créée par le régime de Pétain sur le modèle de la gestapo, et sur injonction d’Hitler, se spécialise dans l’élimination des résistants.
Les combattants de la section juive de la M.O.I. sont ciblés par le régime vichyste à plusieurs titres : en tant qu’étrangers, résistants, communistes et juifs.
Après le débarquement des Alliés en Normandie, Pétain est arrêté à Vichy et transféré en Allemagne jusqu’en avril 1945.
Il est reconduit en France, traduit en justice et condamné à mort pour ses crimes. Du fait de son âge (89 ans), sa peine est réduite à une détention perpétuelle.
Condamné à l’indignité nationale, il est dégradé militairement et transféré au fort de Pierre-Levée sur l’île d’Yeu.
Il meurt en 1951 en résidence surveillée.
Référence
Ferro Marc, 2014, Pétain. Ed. Fayard.