Pierre Georges
Dit colonel Fabien
(1919 -1944)
Pierre Georges naît le 21 janvier 1919, à Paris. Il commence à travailler très jeune et adhère, comme toute sa famille, au Parti communiste.
En octobre 1936, il s’engage dans les Brigades internationales au secours de la République espagnole en danger ; il est blessé sur le front d’Aragon.
De retour en France, il se forme au métier d’ajusteur d’aviation.
Il est élu au conseil national des Jeunesses communistes et le 8 juillet 1939, il épouse Andrée Coudrier, une militante parisienne. Après la signature du pacte germano-soviétique, le Parti communiste français est dissous. Pierre Georges et sa femme sont arrêtés en décembre 1939. Il s’évade en juin 1940.
Clandestin, sous le pseudonyme de Frédo, il séjourne dans plusieurs villes, puis prend en charge, à l’automne, la direction des Jeunesses communistes pour l’ensemble du Sud-Est.
Frédo rejoint Paris au printemps 1941 pour participer à la direction nationale des Jeunesses
Communistes. Membre de l’Organisation spéciale (OS) en lutte contre l’occupant, il devient en 1941 l’adjoint d’Albert Ouzoulias, responsable des Bataillons de la Jeunesse.
Le 21 août 1941, il tire sur un aspirant de marine allemand, Alfons Moser, à la station de métro parisien Barbès-Rochechouart. Ce fait d’arme correspond à une rupture symbolique avec la doctrine du Parti communiste opposée, jusque-là, aux attentats.
Cette première action contre les troupes d’occupation introduit la nouvelle ligne du PCF : l’affrontement direct avec l’ennemi.
Pierre Georges participe ensuite à de nombreuses opérations. Évitant de peu l’arrestation, il quitte la région parisienne pour la Franche-Comté, où il organise un des premiers maquis FTP sous le nouveau pseudonyme de capitaine Henri.
Le 25 octobre 1942, dénoncé, blessé, il parvient à s’échapper mais il est arrêté en novembre 1942 à Paris, par la police française qui le livre aux Allemands.
Interrogé par la police nazie, la Gestapo, torturé, emprisonné à Fresnes, avant d’être transféré à Dijon, puis au fort de Romainville, il réussit à s’évader en mai 1943.
Il participe à l’organisation des maquis et dirige l’action militaire dans plusieurs régions de France sous le pseudonyme de « Colonel Fabien » qu’il conservera jusqu’à sa mort.
Rappelé en région parisienne, il est nommé responsable FTP du secteur Seine-Sud. Ses hommes prennent part à l’insurrection et à la libération de Paris en août 1944.
(Le colonel Fabien souhaite faire de ses combattants, le noyau d’une armée nouvelle, mobilisée jusqu’à la défaite des nazis. En septembre 1944, il part avec sa brigade de volontaires, les Fabiens, à la poursuite des Allemands. Engagée d’abord aux côtés de la division Patton, l’unité est ensuite intégrée dans la Première armée française qui combat dans l’est de la France.
Le 27 décembre 1944, à 25 ans, le colonel Fabien meurt lors de l’explosion d’une mine dans son poste de commandement d’Habsheim (Haut-Rhin).
Références
— Bourderon Roger, 1996, Le PCF dans la lutte armée : conceptions et organisations in La Résistance et les Français : lutte armée et maquis. Colloque de Besançon. Annales littéraires de l’université de Franche-Comté.
— Diamant David, 1971, Les Juifs dans la Résistance Française, 1940-1944 : Avec armes ou sans armes. Le Pavillon Roger Maria Éditeur.
— Photo : le Maitron (DR).