Pierre Laval
(1883-1945)
Pierre Laval, avocat, est élu député socialiste en 1914.
À partir de 1925, il s’éloigne définitivement de la gauche et il est plusieurs fois ministre sous la IIIème République : Justice, Travail, Affaires Etrangères et président du Conseil, en 1931-1932 puis en 1935-1936.
En juillet 1940, il fait campagne auprès des parlementaires afin qu’ils votent les pleins pouvoirs à Philippe Pétain et il devient vice-président du Conseil.
Laval s’engage alors dans la collaboration d’État avec l’Occupant nazi et ce sont les Allemands qui, en 1942 imposent à Pétain de le rappeler (le maréchal avait écarté Laval, devenu un rival trop influent, du gouvernement de Vichy).
Pierre Laval se voit attribuer des pouvoirs illimités.
Il devient, avec Pétain, le personnage le plus représentatif de la France vichyste. Chef du gouvernement, il affirme :
« Je souhaite la victoire de l’Allemagne parce que, sans elle, le bolchévisme, demain, s’installerait partout. »
Il s’illustre par une politique violemment collaborationniste et antisémite : création du Service du Travail Obligatoire (STO) sur ordre des Allemands, répression farouche contre les Résistants, déportation de milliers de Juifs.
C’est Laval qui propose aux Allemands de déporter les enfants. Il s’agit, pour lui, d’« orphelins inutiles et gênants » dont les parents ont déjà pris le chemin des camps de la mort.
À l’arrivée des troupes alliées, Laval est évacué par les nazis, il gagne l’Espagne mais est remis, par le dictateur de l’État espagnol, Franco, au Gouvernement provisoire de la République française dirigé par le général de Gaulle.
Pierre Laval est condamné à mort et fusillé le 15 décembre 1945 à la prison de Fresnes.
Référence
Paxton Robert O., 1999, La France de Vichy (1940-1944), Ed. Le Seuil-Poche