RÉCIT NATIONAL
Au lendemain de la Libération, se met en place un récit (ou roman) national officiel sur la période qui vient de s’achever. Dès le début de l’Occupation, le peuple français aurait été acquis à la Résistance et la collaboration n’aurait été le fait que d’une poignée de traîtres sans aucune légitimité. La vraie France se serait libérée elle-même, avec l’aide des Alliés.
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Le Gouvernement provisoire de la République française du général de Gaulle tait vite le rôle d’auxiliaire actif de l’Occupant joué par l’État de Vichy et sa police dans la répression des résistants et la persécution des Juifs. La part des soldats coloniaux du Maghreb ou d’Afrique noire dans l’armée de la France libre est également oubliée à la sortie de la guerre.
Le Parti communiste, lui, se considère comme le représentant d’un peuple français qui aurait été résistant dans sa totalité. Il occulte ainsi la place tenue par les résistants immigrés de la M.O.I. dans la lutte antinazie en France occupée.
Cette présentation du passé, ou récit national, justifie la présence de la France parmi les vainqueurs du conflit et permet le maintien en place d’Institutions et d’hommes en fonction sous l’Occupation. Ce récit national reste dominant pendant une génération. L’occultation prend fin quand, dans les années 1970, après les premières déclarations négationnistes, de nombreux témoins et historiens s’expriment publiquement.
Référence
Citron Suzanne, 1987, Le mythe national. Éditions de l’Atelier.