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AAprès les rafles massives de Juifs étrangers en zone Sud, Joseph Bass, dit Monsieur André, Juif d’origine russe, évadé du camp d’internement du Vernet, rejoint à Marseille le groupe de résistants du musée de l’Homme et se consacre au sauvetage des Juifs.
Le “Service André” (dit aussi Groupe d’Action contre la Déportation ou réseau André), créé fin 1942, fabrique de faux papiers et organise la mise à l’abri de nombreux Juifs.Au début de son action, Joseph Bass finance son organisation sur ses propres deniers. Le Joint, organisation juive américaine d’Entraide, prend ensuite le relais.
Grâce à l’aide du Pasteur André Trocmé – reconnu « Juste parmi les nations » en 1971 – Joseph Bass met sur pied une filière d’évasion vers le village du Chambon-sur-Lignon. Cette filière rayonne ensuite sur Aix-en-Provence, Avignon, Orange, Nîmes, Nice et Cannes.
Après les rafles du “Vieux port” à Marseille, le siège de l’organisation est transféré au cœur d’un faubourg ouvrier de Saint-Etienne, dans un café-restaurant que l’historien Léon Poliakov immortalisera sous le nom de “L’auberge des musiciens”.
Le “Service André” développe également une activité militaire. A partir de juin 1943, Monsieur André crée un maquis juif sur le plateau du Chambon-sur-Lignon avec l’aide de l’Armée juive, organisation de Résistance très active au Sud de la France.
Ces maquisards attaquent, avec des résistants FFI, une colonne allemande dont ils obtiennent la reddition. Cette action permet la libération du Puy-en-Velay le 22 août 1944 et par la suite celle de toute la Haute-Loire.
Référence :
Loinger Georges, 2010, Les Résistances juives pendant l’occupation. Ed. Albin Michel.