RÉVOLTES DANS LES CAMPS D'EXTERMINATION
— Treblinka : à la fin de l’année 1942, plus de 700.000 personnes ont été assassinées à Treblinka. En 1943, les déportés sont chargés de l’exhumation et de la crémation des corps jusque-là enfouis. Le 2 août 1943, un millier d’entre eux s’empare des armes qu’ils ont pu trouver – pioches, haches et quelques armes à feu volées dans l’armurerie – force les barbelés du camp après avoir abattu une partie des gardiens. Environ 200 détenus parviennent à s’échapper et à rejoindre les partisans polonais. A la fin de la guerre, le camp est rasé par les SS pour qu’il n’en subsiste aucune trace.
— Sobibor : dans ce centre de “mise à mort”, 800 à 1000 personnes arrivent chaque jour par train. 350.000 Juifs environ sont exterminés sur une période de 17 mois, du 8 mai 1942 au 14 octobre 1943, date qui marque la fin du camp. L’organisateur de la révolte est un jeune officier de l’Armée Rouge détenu à Sobibor depuis trois semaines. Le 14 octobre 1943, des déportés tuent la plupart des officiers et sous-officiers SS avec des armes fabriquées par les serruriers du camp. 300 détenus réussissent à gagner la forêt en ouvrant un passage dans les barbelés et mettent le feu. Plus d’une centaine sont repris et exécutés. Seule une dizaine de détenus survit à la guerre.
Pour les nazis, l’existence même de Sobibor doit être tenue secrète : tout comme Treblinka, Sobibor est rasé par les SS.
— Auschwitz-Birkenau : les organisateurs de l’idée de Résistance sont des Juifs polonais déportés de France, membres du “Sonderkommando”. A Auschwitz, ce nom est donné à l’équipe de Juifs chargée d’assister les SS lors de la mise à mort des détenus, de ramasser leurs vêtements, d’extraire les dents en or, d’entasser les victimes dans les fours crématoires ou de les brûler sur des bûchers. Les déportés affectés au four crématoire 4 s’organisent dans la clandestinité pour le faire sauter et mettre le feu au crématoire 3. Le 7 octobre 1944, c’est le soulèvement. Les Allemands exécutent les centaines de détenus qui y ont participé. Mais le crématoire 3 ne sera plus utilisé.
Notre Voix, journal clandestin de la section juive de la M.O. I, relate, en avril 1944, “la révolte dans le camp d’extermination de Tremblanki” (Treblinka). L’article se termine ainsi : “Par cet acte courageux dans l’un des plus terribles camps de meurtres, les Juifs de Pologne ont prouvé, une fois de plus, que la lutte, la lutte implacable contre les bourreaux est possible et indispensable […]”.
Références
— Steinberg Lucien, 2012, Pas comme des moutons. Les Juifs contre Hitler. Ed. Les Balustres.
— Rayski Adam, 1996,1999,2001, La lettre des résistants et déportés juifs. (N° 27,43,52). Ed. Union des résistants et déportés juifs de France