Sophie Schwartz
(1905-1999)
Sophie Schwartz (ou Schwarc) naît en Pologne, à Lodz, le 28 décembre 1905. Elle est marquée par une vague de pogroms à laquelle elle est confrontée. Elle adhère, à 14 ans, au Bund, mouvement socialiste juif, puis aux Jeunesses communistes clandestines en 1922.
Arrêtée en 1924, elle fuit Lodz pour les Pays-Bas puis pour la Belgique ; elle est ouvrière pour gagner sa vie. Elle adhère à la Kultur Ligue (Kultur Liga), organisation juive culturelle démocratique. Elle y rencontre Leizer Micnik, son futur mari. Militant communiste actif, il est expulsé de Belgique et s’exile en France avec Sophie.
À Paris, en 1930, ils poursuivent leur activité militante au Parti communiste et à la Kultur Ligue.
En 1935, Sophie Schwartz fonde, avec d’autres militantes de la Kultur Ligue, une organisation d’entraide, le « Mouvement des femmes juives contre le fascisme et la guerre ».
En septembre 1940, elle cofonde, avec d’anciens militants de la section juive de la M.O.I., l’organisation clandestine « Solidarité » qui va jouer un rôle majeur dans la Résistance en France. Le « Mouvement des femmes juives contre le fascisme et la guerre » devient alors « l’Union des femmes juives » (UFJ), partie prenante de « Solidarité ».
En outre, Sophie Schwartz est responsable du « groupe technique de « Solidarité » qui prend en charge l’impression de tracts et du journal communiste juif clandestin Unzer Vort. L’année suivante, elle intègre la direction de la section juive de la M.O.I. en zone occupée. Elle fonde une Commission de l’Enfance et est très engagée dans le sauvetage des enfants juifs, au nord comme au sud, notamment au sein du Mouvement national contre le racisme (MNCR).
Au printemps 1943, la résistance juive communiste des zones Nord et Sud se regroupe en un seul organisme, l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE), créée par plusieurs résistants, dont Sophie Schwartz.
Traquée par les Brigades spéciales, elle échappe aux arrestations et passe en zone Sud. Elle assume la direction politique d’un groupe de combat de l’UJRE. Elle accède au grade de lieutenant FTP-M.O. I et, dans l’immédiat après-guerre, elle fait partie des co-fondateurs de la Commission centrale de l’enfance (CCE) auprès de l’UJRE qui prend en charge les enfants juifs orphelins de la Shoah.
Elle en est la secrétaire générale jusqu’à la fin 1950 et décide de regagner la Pologne. En butte à l’antisémitisme des dirigeants polonais, elle rejoint la France en 1969. Elle y meurt le 17 janvier 1999 en région parisienne à Boulogne-Billancourt.
Référence
— Collectif AACCE, 2009, Les Juifs ont résisté en France (1940-1945). Ed. AACCE
— Photo : Mémorial de la Shoah, coll. Gruschow