TRAVAIL ALLEMAND (TA)
Ils sont nombreux à s’être réfugiés en France car depuis l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, des Allemands (artistes, scientifiques, opposants politiques, Juifs…) ont quitté leur pays. Après l’occupation de la France par l’Allemagne en 1940, ces émigrés sont très menacés. Beaucoup d’entre eux vont entrer dans la clandestinité et s’engager dans la Résistance.
Dès avril 1941, Artur London, membre du triangle de direction de la M.O.I., est chargé de mettre en place le TA avec Otto Niebergall (membre du Parti communiste d’Allemagne, le KPD) et Leo Langer, membre du Parti communiste autrichien. Après son arrestation en 1942, Artur London est remplacé par Otto Niebergall puis par Leo Langer et Franz Marek.
Les militants du TA fabriquent des documents de propagande, tracts, journaux, papillons et y dénoncent l’idéologie nazie et l’absurdité de la guerre. Ces documents sont rédigés en allemand et déposés dans les lieux fréquentés par les soldats allemands.
La deuxième tâche du TA est menée essentiellement par des jeunes filles juives qui tentent d’entrer en contact avec des militaires allemands et de les amener à prendre conscience de l’horreur de la guerre. Elles les incitent à développer une propagande anti hitlérienne dans les casernes et à fournir des renseignements. C’est aussi en se faisant engager comme interprètes qu’elles infiltrent les services nazis.
S’il est difficile de faire le bilan précis de ce « travail, » il est évident qu’il a permis de recueillir des informations précieuses, parfois même des armes.
Le TA, forme de Résistance particulièrement dangereuse qui a coûté la vie à de nombreux militantes et militants, témoigne du combat contre le nazisme.
Références
— Collin Claude, 2014, Le « Travail allemand », une organisation de Résistance au sein de la Wehrmach, Édition les Indes Savantes.
— Peschanski Denis, 2006. « Travail Allemand » Dictionnaire historique de la Résistance. Résistance intérieure et France Libre, ouvrage collectif, Éd. Robert Laffont.