UNION DES FEMMES JUIVES (UFJ)
Après la rafle du Vel’ d’Hiv et celles qui suivent, l’action de l’Union des femmes juives se développe : il faut organiser le sauvetage des enfants des internés et la lutte contre la déportation. En 1942, est mise en place une “Commission de l’Enfance” appelée parfois” Comité pour l’Enfance”. Plusieurs centaines d’enfants sont ainsi sauvés. Ils sont envoyés sous de faux noms à la campagne et le règlement de leur “pension” est assuré par l’UFJ qui bénéficie de nombreux soutiens dans la population. Une telle tâche exige une coopération avec des organisations françaises. Le Mouvement national contre le racisme, le MNCR, – dont les publications jouent un rôle essentiel dans l’information sur le sort des Juifs en France et l’extermination dans les camps de la mort – sert de trait d’union entre la Commission de l’enfance et la population française.
À plusieurs reprises, les enfants “bloqués” dont les parents sont internés ou déportés sont exfiltrés par ces femmes des organismes aux ordres de l’occupant, les fichiers permettant d’organiser des déportations sont détruits. C’est ainsi que le 16 février 1943, la Commission de l’enfance réussit à faire sortir d’un foyer de l’Union générale des Israélites de France (l’UGIF fondée par Vichy sur demande des nazis) rue Lamarck, 63 enfants que les Allemands s’apprêtent à déporter. Les enfants sont cachés à la campagne grâce à l’aide de Suzanne Spaak du MNCR et du pasteur Vergara. Outre le MNCR, ces actions sont menées en concertation avec d’autres organisations juives de sauvetage comme l’œuvre de secours aux enfants, l’OSE, ou des organisations chrétiennes. L’UFJ organise également la résistance à l’occupant dans divers secteurs, services de renseignements, transport d’armes et de matériel d’explosion, imprimeries clandestines et diffusion de la presse antifasciste.
Nombre d’entre ces résistantes seront déportées et ne reviendront pas.
À la Libération, la Commission de l’Enfance, animée par l’Union des femmes juives, deviendra la Commission Centrale de l’Enfance (CCE) auprès de l’Union des Juifs pour la Résistance et l’Entraide (UJRE).
Référence
Cukier Simon, Decèze Dominique, Diamant David, Grojnowski Michel, 1987, Juifs révolutionnaires. Ed. Messidor/Éditions sociales.